Le Carnet À Spirales .

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Les lectures de l'équipe du Carnet à spirales pour vous aider dans vos choix, vous accompagner dans vos nuits blanches, dans vos heures d'évasions romanesques.
Peu adeptes des étoiles nous avons décidé d'en donner 5 par défaut à nos recommandations.
Au plaisir de vous lire et de vous recevoir au Carnet à spirales

Conseillé par (le Carnet à spirales)
24 février 2023

Premier tome d’une trilogie prévue, cette autobiographie d’Ersin Karabulut, auteur de BD et caricaturiste reconnu en Turquie mais aussi en Europe, était attendue et démarre, naturellement, par la jeunesse d’Ersin. Né en 1981, Ersin a vécu avec ses parents dans un quartier modeste d’Istanbul où son père complétait ses maigres revenus d’instituteur par la peinture et le dessin. Le dessin déjà. Ersin nous convie dans ses rêves d’enfants, peuplés de héros de BD et d’aventures vécues de bulles en bulles. Outre l’aspect autobiographique, ce « Journal inquiet d’Istanbul » permet d’appréhender les dernières décennies de l’histoire turque, marquée continuellement par un contexte politique instable et des coups d’état réguliers. Cette gestion de l’inquiétude permanente offre bien évidemment un puit d’inspirations pour les dessinateurs et artistes mais laisse toujours planer le doute sur leur propre liberté de création. Cette réflexion sur le travail du dessinateur en un pays chaotique que désormais Erdogan dirige d’une main de fer donne encore plus d’envergue à ce courageux « Journal inquiet d’Istanbul » et en fait une œuvre universelle à classer aux côtés de Riad Sattouf et Marjane Satrapi.
Article publié dans le Bruit qui court

Conseillé par (le Carnet à spirales)
24 février 2023

Il est des endroits que la fureur du monde n’atteint pas. Situé dans les Alpes Tessinoises, sauvage massif enchâssé entre la Suisse et l’Italie, Léontica fait partie de ces lieux où le temps arrête sa course. C’est dans ce village, émergé de la roche et des forêts que Le Felice, nonagénaire taiseux, mène une vie d’ascète. Chaque matin, par tous les temps, bien avant l’aube, il quitte le village, savonnette à la main, s’engage dans la pinède et grimpe vers les sommets. D’aucuns disent qu’il va s’immerger dans la Gouille, piscine naturelle à flanc de roche. Piqué par la curiosité, son voisin plus jeune et narrateur de ce récit, décide d’accompagner le vieil homme taciturne pour vérifier ces dires. Il découvre alors une vie simple débarrassée du superflu, où le silence a plus de valeur que la parole, où le respect de la nature s’impose comme une évidence et non comme une posture, où les gestes immémoriaux sont répétés à l’envi au cours de journées paisibles et pourtant bien remplies, loin du monde, ce monde « toujours aux mains des mêmes deux ou trois margoulins ». Couper du bois, infuser les feuilles d’orties ramassées plus tôt, allumer la Sarina, ce poêle antique qui cuit et chauffe à la fois, aider quelques voisins, passer voir le Sosso à la première traite, contempler les nuages, saluer l’âne de la Vittorina…. Cette existence minimaliste, spirituelle, s’inscrit au cœur même du village. Vieux et jeunes s’entraident au quotidien, vouant un respect empreint d’affection au vieux patriarche. Des vies qui s’entrecroisent au bistrot local ou à la Trattoria, autour d’un jeu de cartes, d’une conversation de comptoir ou d’un verre pris sans bavardages inutiles, un hochement de tête suffisant parfois à remplacer les mots. Dans un style aussi dépouillé que la vie du Félice, Fabio Andina livre le récit sublime et sensible d’existences aux antipodes du consumérisme au sein d’une nature souveraine. Un texte admirable pour ralentir la cadence, apprécier le cliquetis de la pluie, s’écarter de la rumeur du monde, écouter le bruit du silence.
Article publié dans Rando Passion et Magazine Initiales

Conseillé par (le Carnet à spirales)
24 février 2023

15 ans. 15 ans de vie sous protection policière. 15 ans de vie prisonnier de mouvements mais libre de parole. Le quotidien de Roberto Saviano, journaliste italien, depuis la sortie de son enquête Gomorra, celui d’un homme qui a eu le courage de citer nommément les parrains de la mafia et qui paye son courage par une vie entre parenthèses (policières). Il est encore vivant car la mafia ne veut pas faire de lui un martyr. Seulement. Vivant seulement grâce à cela. Alors quand Asaf Hanuka, formidable dessinateur israélien, s’empare de sa vie, c’est le souffle d’une bombe à chaque page. D’un dessin clinique, froid, entre gris et rouge, parfois onirique quand le quotidien devient trop pesant, toujours précis, Asaf Hanuka habille ce témoignage d’un survivant. La force également du texte, littéraire, profond et philosophique est un hommage à ceux qui luttent, qui jamais ne renoncent. Saviano possède un destin exceptionnel, un courage déconcertant. Le lire et le faire lire semble alors la moindre des nécessités.

12,00
Conseillé par (le Carnet à spirales)
24 février 2023

Ample fresque politique, historique et intimiste, Désorientale séduit par sa liberté, sa puissance, son souffle et son intelligence. Un roman moderne pour rétablir la vérité sur l’Iran, pour parler de la maternité, un roman d’exil et de quête d’identité. Un roman – des romans –, une véritable réussite !

Si l’Iran m’était conté, j’aimerais qu’il le soit par Négar Djavadi. Que ce conte me ramène aux sources de la famille de Kimia – « Alchimie ». Qu’il m’entraîne à Māzandarān, berceau de la famille, au sein d’un domaine féodal, qu’il m’en présente les membres, les cinq oncles et Darius le père. Que ce conte me montre la puissance des hommes, mais aussi l’importance des femmes, ciment de tout un pays. Qu’il me glisse à l’oreille que ce peuple cultivé nourrissait et entretenait une véritable joie de vivre et de liberté. J’aimerais connaître ces salles d’attente bruyantes et joyeuses, caravansérail entre des murs blancs. Que le tumulte des rires, des cris et des voix emplissent nos rues. J’aimerais aussi que ce conte m’anime du sentiment révolutionnaire comme Darius le père, et Sarah la mère. Si l’Iran m’était conté, il faudrait aussi évoquer l’exil, le sentiment de n’appartenir à nul pays, le besoin de se reconstruire, d’enfanter et de s’ouvrir au monde, avec gourmandise et insouciance. Désorientale.
Article publié dans Page des Libraires

22,00
Conseillé par (le Carnet à spirales)
24 février 2023

Ample fresque politique, historique et intimiste, Désorientale séduit par sa liberté, sa puissance, son souffle et son intelligence. Un roman moderne pour rétablir la vérité sur l’Iran, pour parler de la maternité, un roman d’exil et de quête d’identité. Un roman – des romans –, une véritable réussite !

Si l’Iran m’était conté, j’aimerais qu’il le soit par Négar Djavadi. Que ce conte me ramène aux sources de la famille de Kimia – « Alchimie ». Qu’il m’entraîne à Māzandarān, berceau de la famille, au sein d’un domaine féodal, qu’il m’en présente les membres, les cinq oncles et Darius le père. Que ce conte me montre la puissance des hommes, mais aussi l’importance des femmes, ciment de tout un pays. Qu’il me glisse à l’oreille que ce peuple cultivé nourrissait et entretenait une véritable joie de vivre et de liberté. J’aimerais connaître ces salles d’attente bruyantes et joyeuses, caravansérail entre des murs blancs. Que le tumulte des rires, des cris et des voix emplissent nos rues. J’aimerais aussi que ce conte m’anime du sentiment révolutionnaire comme Darius le père, et Sarah la mère. Si l’Iran m’était conté, il faudrait aussi évoquer l’exil, le sentiment de n’appartenir à nul pays, le besoin de se reconstruire, d’enfanter et de s’ouvrir au monde, avec gourmandise et insouciance. Désorientale.
Article publié dans Page des Libraires