Le frère
J'ai aimé ce court roman qui ressemble un peu à une tragédie grecque. C'est un roman sur la vengeance dont le point de départ est un fait-divers, celui-là même dont Camus s'est inspiré pour écrire "L'étranger" mais ici, c'est le point de vue de l'arabe qui nous est donné. Le frère de l'homme que Meursault a tué un jour sur une plage donne sa version des faits... et c'est très très fort !
Il y est question de l'identité, de l'Algérie contemporaine, de Dieu, des hommes, de la solitude... De plus, c'est extrêmement bien écrit et j'ai tout de suite eu envie, en refermant ce livre, de me plonger dans celui de Camus.
C'est à lire !
Là-haut...
C'est un roman tout simple mais qui va à l'essentiel. L'histoire d'un ado fugueur et de son beau-père qui part à sa recherche dans la montagne. Tout cela se passe sur quelques jours mais en chemin, ils vont faire bien des rencontres...
C'est un roman sur la famille, un roman atmosphérique où la nature (et la montagne, en particulier) tient le premier rôle. Bref, j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce livre et ma sélection pour le Prix des lecteurs de cette année !
L'enfance de l'art
Je n'avais aucune raison particulière de m'intéresser à Buster Keaton mais depuis que j'ai lu ce livre, j'ai très envie de me plonger dans sa filmographie ! D'une écriture très simple mais avec avec de vrais moments de grâce, c'est un roman sur l'enfance maltraitée et le handicap. Sur le mode d'une enquête journalistique, il raconte la face cachée de cette vedette comique du cinéma muet et de son enfance douloureuse. Trimballé, brutalisé, maltraité dans un show-burlesque dirigé par son père, l'enfant de la balle a su tirer une force de ses faiblesses. À cause de son enquête, la narratrice se souvient d'un enfant handicapé qu'elle a connu autrefois. D'un chapitre à l'autre, les deux histoires s'alternent et se répondent. C'est très sensible, très émouvant, très drôle aussi parfois. Bref, du grand art !
Amoureux solitaires
Difficile de parler de ce livre. C'est vraiment un roman sur le fatalisme de la condition sociale. On ne peut pas échapper à son milieu. C'est vraiment ça ! La force d'Alice Ferney, c'est de décrire au scalpel la psychologie des personnages. Elle met le doigt là où ça fait mal. Elle parle de l'égoïsme des personnages qui n'arrivent pas à se remettre en cause. Les couples n'y résistent pas. C'est très bien écrit, extrêmement dense. Je trouve le titre assez énigmatique. Si je rencontre l'auteur, je lui demanderai pourquoi...
Guerre et paix
Pour commencer, je dois avouer que les romans de guerre, ce n'est pas vraiment mon genre de littérature mais parce que c'est Paolo Giordano, dont j'avais beaucoup aimé le précédent roman "La solitude des nombres premiers", je me suis intéressée à celui-ci. D'ailleurs un livre de guerre, ce n'était pas vraiment l'intention de l'auteur d'en écrire un. Il a pensé à ce livre suite à un reportage qu'il est parti faire en Afghanistan pour le magazine Vanity Fair. Alors, si la guerre structure le roman ce n'est pas pour autant un roman sur la guerre. C'est plutôt un livre sur le passage de l'adolescence au monde adulte et le poids de la famille. On suit les personnages avant, pendant et après leurs missions et leurs histoires respectives s'entrecroisent. J'ai pensé à une version orientale de "Voyage au bout de l'enfer" ("Deerhunter"), le film de Michael Cimino. C'est très bien. Très fort. Je vous le conseille.