Que notre joie demeure

Kevin Lambert

Le nouvel Attila

  • Conseillé par (Librairie Comme Un Roman)
    9 novembre 2023

    Fresque sociale chez les satrapes

    Architecte mondialement connue célébrée dans le monde entier, Cécilia vacille; Ou plutôt son entourage va la faire couler.
    Un roman dense porté par une écriture proustienne.
    Agnès


  • Conseillé par (Librairie Le Préau et la Cour des Grands)
    30 septembre 2023

    JULIE

    Après le très remarqué « Querelle de Roberval » traitant avec beaucoup de verve la vengeance sociale dans une scierie du grand nord canadien, l’écrivain montréalais Kevin Lambert ose le plongeon dans le milieu des ultra riches. Le roman s’ouvre sur une fête, triste (un peu longue), à laquelle participe Céline Wachowski, l’architecte star du moment. Elle a 67 ans et une vie qualifiée de "réussie". Mais son dernier projet pour le siège social d'une multinationale – un immense complexe dans un quartier périphérique de Montréal – déplaît ; elle est accusée de favoriser la gentrification. Manifestations, polémiques, hashtags incendiaires sur les réseaux auront raison de son piédestal doré. Elle est congédiée de sa propre entreprise. Ironie superbe.
    Dans « Que notre joie demeure », Kevin Lambert tente de rentrer dans les têtes pensantes qui gouvernent le monde ; le discours indirect libre l’y aide formidablement. Il se met dans leur peau pour tenter de comprendre cette élite préservée ; en témoigne l’épigraphe empruntée à John A. Macdonald « Nous devons protéger les intérêts des minorités, et les riches sont toujours moins nombreux que les pauvres. » Et c’est vraiment réussi. Kevin Lambert dresse le portrait amer d’un monde rompu aux intérêts des puissants, qui n’ont que peu de scrupules à écraser leur prochain. À la faveur de Proust, pourtant, Céline va découvrir le sens du mot culpabilité.
    La langue est superbe, émaillée de quelques termes québécois.


  • Conseillé par (le Carnet à spirales)
    7 septembre 2023

    Après « Querelle », plongée dans la vie des ouvriers de Roberval, Kevin Lambert escalade l’échelle sociale pour une incursion dans le monde des ultrariches, ce 1% qui possède tant et trop et qui cultive l’invisibilité pour mieux se protéger. Le romancier québécois entre par effraction chez eux, lors d’une fête qui ouvre le roman - une autre le fermera d’ailleurs – et convie le lecteur dans son sillage. Partout dans le monde Céline Wachowski est reconnue comme une architecte de talent ayant créé un véritable empire financier, une « starchitecte » qui possède sa propre série sur Netflix. Son seul regret est de ne pas avoir offert à sa ville, Montréal, un joyau architectural. Alors quand elle obtient de mener un projet de siège social pour une énorme entreprise, Céline pense atteindre son graal. Et pourtant, tout vacillera et se brisera dès qu’elle sera accusée de gentrifier ce quartier sensible. Dense et précise, compacte même, l’écriture séduit et absorbe le lecteur dans la chute inéluctable de cette femme anciennement idolâtrée. Elle devra faire face quasi seule à cet emballement social et médiatique et nourrira son incompréhension par le ressassement de ses certitudes ébranlées. Elle pensait faire le bien et le beau, offrir à l’urbain des écrins de vie. En s’emparant de l’architecture Kevin Lambert démontre que cet art modèle l’espace urbain tout autant que la pensée de ses habitants. Montréal n’est plus qu’alors une ville parmi tant d’autres, standardisée pour pouvoir attirer en son cœur des entreprises mondialisées. Ce texte est brillant, ne tombant absolument jamais dans la caricature, dans la réflexion manichéenne. Les personnages sont justes car ambigus, sensibles à leur manière. Comment détester Céline Wachowski ? La montée en violence distille lentement un venin social qui finit par éclater au grand jour dans un fracas infernal. « Que notre joie demeure » est un grand, très grand roman social. Et dire que Kevin Lambert n’a que trente ans… heureux lecteurs !


  • Conseillé par (La Vie devant soi)
    30 août 2023

    Recommandé par Charlotte et Pierre

    L'acuité de Kévin Lambert associée à une écriture hautement addictive donne à ce texte engagé un éclat d'une intègre nécessité ! Kevin Lambert au plus fort de son intelligence.