Rompre les digues, Roman

Emmanuelle Pirotte

Philippe Rey

  • Conseillé par (le Carnet à spirales)
    12 mars 2021

    Le salut est-il possible pour ceux qui enfouissent au plus profond d’eux-mêmes les côtés les plus obscurs de leur existence ? Peut-on mener une vie misérable lorsqu’on est un dandy plein aux as ? Des questions que l’on se pose à la lecture de Rompre les digues. Renaud vit seul (hormis sa bonne espagnole surnommée Staline qui est son pire cauchemar depuis l’enfance) à Ostende dans une maison de maître où il se contente de toucher les dividendes de l’entreprise de presque feu son père et traîne son existence comme un boulet, à peine colorée par les rails de coke quotidiens. Téodora, jeune salvadorienne émigrée en Espagne, est au service d’une famille fortunée dont elle s’occupe nuit et jour des rejetons mal élevés, gardant farouchement à l’abri de son visage taciturne et impénétrable les raisons de son exil. Rien à priori ne pourrait rapprocher ces deux écorchés vifs. Et pourtant ces deux solitudes, ces deux êtres durs comme du bois vont tout de même se télescoper Emmanuelle Pirotte dresse le portrait intime de deux vies brinquebalantes chacune à sa manière, de deux douleurs qui se rejoignent et passe au radar de sa plume et de son regard acérés et spirituels notre vieux monde fatigué et fatiguant.