Malamute, Roman

Jean-Paul Didierlaurent

Au Diable Vauvert

  • Conseillé par (le Carnet à spirales)
    17 mars 2021

    Du chien

    Germain a 84 ans. Il est vosgien. Possède un caractère… un véritable caractère mi-ours, mi-bucheron. Il est taiseux et il mourra dans sa ferme. Qu’on lui foute la paix ! Alors quand sa fille unique mariée à un roi de la finance décide de l’envoyer en maison de retraite après une nouvelle chute dans l’escalier de la cave où ses secrets dorment et le maintiennent en vie, en envie, alors il accepte, il plie, il concède. Basile, petit-neveu inconnu, veillera sur lui, le temps de la saison d’hiver pendant laquelle Basile embauche comme dameur dans la station communale. Promis Germain ne boira pas, enfin pas devant sa fille (…), prendra ses pilules et ne descendra plus à la cave. Vous y croyez ? Voilà le début du nouveau roman de Jean-Paul Didierlaurent. Emouvant, drôle. La ferme d’à-côté est vide depuis trente ans, alors quand une jeune femme, Emmanuelle, ouvre les volets, rentre le bois et chauffe celle-ci, on soupçonne notre illustre taciturne de posséder un secret bien gardé. Trente ans de silence, de remords, de mensonges sous l’épaisse couche de neige. Cette neige, cet or blanc de la station qui a fondu après un nouvel an en terrasse et qui ne se montre plus. Les autochtones en appellent alors à la rescousse le divin. Ils ne seront pas déçus. La neige tombe et tombe encore, un déluge. Les langues se délient. L’amour éclot. Les jalousies s’exacerbent. Les dameurs dament. Les buveurs boivent. Et Germain grogne. Comédie humaine dans un petit village en huis-clos, ce Malamute est une grosse bête si douce et forte à la fois. L’auteur du Liseur de 6h27 est un sacré conteur et cela nous le savions. Avec Malamute, l’auteur a du chien, maitrise la tension qui gagne le lecteur, s’amuse des réactions de ses personnages, ah le Père Francis, des médiocrités humaines, de ce changement climatique que Germain hait, lui qui rythme ses années au gré des équinoxes. Profondément humain, contemplatif également, parfaitement maitrisé, ce Malamute, sous la conduite du musher Didierlaurent se dévore. Ah oui se dévore…


  • Conseillé par
    21 octobre 2021

    Trop "classique" par rapport aux productions antérieures

    Autant j'avais trouvé le liseur du 6h27 et surtout la Fissure comme sortant de l'ordinaire, avec une dimension surréaliste, autant Malamute m'a déçu car trop "cousu de fil blanc" avec néanmoins l'engloutissement localisé sous la neige qui est une vraie trouvaille