« Y’a pas d’printemps », « Un monsieur attendait » et « Sans vous » sont trois titres de chansons. Mais se sont aussi les noms donnés à trois vestes fabriquées au début de l’année 1949 dans un atelier de prêt-à-porter de la rue de Turenne, à Paris. Mais ces trois vestes là n’étaient pas faites pour être portées. Laissées-pour-compte, mais vivantes, serrées l’une contre l’autre, comme si elles avaient été désignées, laissées là, accrochées, à seule fin d’apprendre et transmettre l’histoire de ceux qui leur avaient donné le jour. Entre murmures, éclats de voix, histoires de guerres et recettes de cuisine, histoires de bal du dimanche et histoires de ciel bleu, elles furent témoins de passion et de haines, d’illusions et déceptions, elles connurent la tristesse, l’anxiété, les désespoirs, apprirent la clairvoyance, l’ironie, la patience, la tranquillité, la joie, et le chagrin, et l’indignation. Alors, fallait-il qu’un corps les habite pour exister ? Ce livre très attachant évoque le Paris de l’après-guerre avec beaucoup de finesse et de sensibilité.

Nerveux, caustique, érotique, "Kennedy et moi" est le miroir où vient se refléter la "contre-vie" contemporaine.

Marianne Rubinstein nous sert avec ce roman un savoureux cocktail : une pincée de Bridget Jones (c’est un journal intime plein d’autodérision), un zeste d’histoire de la littérature anglaise (on apprend beaucoup sur Virginia Woolf et Bloomsbury) et un soupçon de théories économiques appliquées au quotidien (“d’après Keynes, est-ce dans mon intérêt de faire la vaisselle aujourd’hui?”). Bref, une réussite pleine d’humour à découvrir sans tarder.

Joe Ransom, la cinquantaine, aime l’alcool, le jeu, la castagne. Il conduit trop vite et dégaine plus vite encore. Gary Jones pense qu’il a quinze ans. Il est né dans la mouise et fait les poubelles pour survivre. Lorsque les chemins des deux hommes se croisent, c’est Joe, l’homme sans avenir, qui va offrir sa chance à Gary…

Jim Harrison nous propose dans ces trois longues nouvelles de suivre l’histoire de trois personnages très différents mais qui ont en commun une relation très forte à leur environnement naturel. Comme souvent chez Big Jim, nature, sexe et solitude seront au rendez-vous avec en plus une profonde humanité. « Des vies américaines hors du commun » à découvrir absolument !