« Tous les éditeurs sont des charognes » écrivait Louis-Ferdinand Céline à quoi Gaston Gallimard rétorque : « Un auteur, un écrivain, le plus souvent n'est pas un homme. C'est une femelle qu'il faut payer, tout en sachant qu'elle est toujours prête à s'offrir ailleurs. C'est une pute. » La relation auteur-éditeur, avec ses passions et ses crises, sous-tend l'histoire de la littérature française autant que l'histoire du livre. Le monde de l'édition a évolué et avec lui au cœur du système ce couple infernal. Des éléments extérieurs interviennent de plus en plus dans la relation. Les diffuseurs influent sur le contenu des ouvrages, dont la promotion est déterminante au point de prendre le pas sur la création. Mais tout cela n'est pas neuf. Les jalons de cette transformation étaient posés dès le début du XIXe siècle. Quand apparaissent les premières maisons d'édition, surgissent déjà, dans les correspondances entre auteurs et éditeurs, toutes les questions qui prévalent aujourd'hui : la surenchère des avances sur droit, la fabrication du livre, sa couverture, sa diffusion, son lancement. De nombreuses anecdotes à l'appui, Sylvie Perez fait revivre le théâtre du livre et de la littérature.
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