72 heures à Angkor

Parallèlement à une carrière discographique menée volontairement à l'écart de la scène, Gérard Manset a voyagé, ramenant de temps à autre un texte ou un travail photographique toujours axés sur la beauté et la simplicité.

Voici une nouvelle touche, un nouveau galet blanc du solitaire polyvalent. Ce court récit «aquarellé», cette pochade illustrée ne fait que s'ajouter à ceux des grands aînés, dernier en date d'une liste de voyageurs étant passés par le domaine magique des environs de Siem Reap depuis sa «découverte», vers 1860.

Ce qui est étrangement troublant et émouvant - unique? - c'est que les mots soient les mêmes, les images inchangées. Que les arpenteurs impénitents aient croisé un même site à tant de dizaines, voire une centaine d'années d'écart avec la même approche, la même stupéfaction autodidacte ou érudite. Stupéfaction divulguée partiellement, ou non, en leur temps, par la photo ou la gravure, mais que rien n'atténue: ici le temps s'est ramassé pour n'être plus qu'un identique silence aimé.