La filière du rail

Nous sommes en octobre 1943. Sur tous les fronts, les Allemands battent en retraite ; mais avec ordre et méthode, tout en maintenant une puissance militaire redoutable. En France, ils sont partout et exercent une répression exemplaire contre tous ceux qui leur résistent. Mais l'opposition contre l'occupant ne fait que grandir dans l'ensemble du pays. A Toulouse, un réseau d'étudiants et d'enseignants, animé par un étudiant en médecine, dont le nom dans la clandestinité est Georges Brantès, organise avec des cheminots de la Résistance Fer et des guides pyrénéens, une filière pour passer en Espagne. Elle sert aux Français volontaires pour rejoindre l'armée d'Afrique et aux militaires alliés évadés ou rescapés. La Filière du Rail, c'est l'histoire d'un de ces passages, précédé de la traversée de la France occupée par le général James Hargest. Hargest s'est évadé de la forteresse Vincigliati, près de Florence, avec le général Miles. Tous deux sont parvenus en Suisse d'où ils veulent rejoindre l'Angleterre. Piloté par Georges, Miles est le premier officier général à parvenir en Espagne grâce à la Résistance Fer. Mais quand Georges rejoint Genève pour prendre à son tour Hargest en charge, on apprend que Miles a été retrouvé mort dans des conditions mystérieuses après son passage des Pyrénées. Hargest n'en est pas moins décidé à tenter sa chance en empruntant la filière sous la conduite de Georges. Jour après jour, les obstacles se multiplient sur leur route. Pendant les longues heures d'attente, le général Hargest raconte son odyssée aux membres du réseau chez lesquels Georges et lui trouvent refuge : ses engagements, en Grèce, pendant la bataille de Crète, et en Lybie, où Rommel le fait prisonnier. Bravant tous les risques, les deux hommes progressent vers le sud. Hargest n'a qu'une idée en tête : reprendre au plus vite le combat. Sans cesse l'on se demande, même si Georges parvient à lui faire franchir la frontière espagnole, s'il échappera au sort de Miles. Et aussi, avec tant de risques pris, combien de membres du réseau seront encore là quand le combat prendra fin. Cette histoire authentique est racontée par l'un des survivants de cette aventure, Gabriel Nahas, le vrai nom de Georges Brantès. Aujourd'hui docteur en médecine, docteur en sciences, docteur honoris causa, professeur de médecine à l'université de Columbia et de New York, il est lauréat de l'Académie de médecine et ancien directeur de recherches à l'INSERM. Il est le créateur de deux médications universellement utilisées en réanimation. Ses travaux sur la drogue font autorité aux Etats-Unis et dans le monde entier.