La moitié du bonheur.

1 - La Moitié du bonheur

" 1900. La grande exposition bat son plein. Des fenêtres de son appartement proche du Champ de Mars, un homme contemple la tour Eiffel, qui demeurera le monument le plus célèbre et comme le symbole de Paris. Quelques années plus tôt, cet homme, mon grand-père, a collaboré à la construction du prestigieux édifice.

Un demi-siècle plus tard, ma mère me racontait la rencontre de M. l'ingénieur avec celle qui devait devenir sa femme, puis l'échec de leur couple et la longue errance, d'une famille à l'autre, des deux petites filles qui en étaient nées, Rose et Madeleine.

J'ai rapporté tout bonnement ce qui m'a été raconté, ces ouï-dire passionnés qui forment le passé vivant d'une lignée. J'ai conscience d'avoir recueilli une légende, d'avoir fixé par l'écriture un récit qui avait déjà pris l'allure d'un mythe. Plus qu'aucune autre, peut-être, ma famille s'est racontée à elle-même. Mon aïeule et ma mère, tour à tour, ont vécu leur existence comme une aventure hors du commun, comme un roman déjà. "
P.L.