La religion de la vie quoditienne chez les Marocains musulmans
Rites, règles et routine
Jean-Noël Ferrie
Karthala
Autre version disponible
-
Papier - Karthala 24,00
La religion n'instaure pas un ordre et il est possible de décrire son
insertion dans la routine de la vie quotidienne sans supposer qu'elle domine
la vie des acteurs et sans nier, pour autant, la spécificité de sa présence.
L'islam, dans le cas qui nous occupe, ne fonde ni une appartenance ni un
engagement. Il ne construit pas un collectif. On peut, en effet, participer à
un rite et penser à autre chose, s'identifier à une religion et ne pas en
faire le coeur de son identité. Pourtant, les Européens travaillant sur
l'islam semblent avoir confondu la domination publique d'une référence -
l'islam - avec la capacité de cette référence à diriger l'ordre des choses.
L'interprétation de l'islamisme en termes de retour du religieux fut la
version contemporaine de cette erreur.
On sait pourtant, au moins depuis que Geertz a comparé le Maroc et
l'Indonésie, qu'il n'existe pas un islam mais autant d'islams que de sociétés
musulmanes et, sans doute, autant d'islams que de systèmes d'action dans
lesquels cette référence est engagée. Et il existe aussi des systèmes
d'action, sans doute les plus nombreux, dans lesquels cette référence n'est
jamais engagée, bien qu'ils soient le fait de musulmans. C'est cette réalité
que le présent ouvrage entend décrire.
insertion dans la routine de la vie quotidienne sans supposer qu'elle domine
la vie des acteurs et sans nier, pour autant, la spécificité de sa présence.
L'islam, dans le cas qui nous occupe, ne fonde ni une appartenance ni un
engagement. Il ne construit pas un collectif. On peut, en effet, participer à
un rite et penser à autre chose, s'identifier à une religion et ne pas en
faire le coeur de son identité. Pourtant, les Européens travaillant sur
l'islam semblent avoir confondu la domination publique d'une référence -
l'islam - avec la capacité de cette référence à diriger l'ordre des choses.
L'interprétation de l'islamisme en termes de retour du religieux fut la
version contemporaine de cette erreur.
On sait pourtant, au moins depuis que Geertz a comparé le Maroc et
l'Indonésie, qu'il n'existe pas un islam mais autant d'islams que de sociétés
musulmanes et, sans doute, autant d'islams que de systèmes d'action dans
lesquels cette référence est engagée. Et il existe aussi des systèmes
d'action, sans doute les plus nombreux, dans lesquels cette référence n'est
jamais engagée, bien qu'ils soient le fait de musulmans. C'est cette réalité
que le présent ouvrage entend décrire.
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