- EAN13
- 9782845782723
- Éditeur
- Manucius
- Date de publication
- 02/05/2014
- Collection
- Le Marteau sans maître
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
Autre version disponible
-
Papier - Manucius 18,20
L’œuvre d’Albert Camus a été enfermée dans un carcan interprétatif qui la
sépare de ses origines profondes : Camus, écrivain français, écrivain
algérien, prix Nobel, porte parole d’une certaine conscience morale, Camus
penseur de l’absurde, Camus partisan de l’Algérie française, Camus «
philosophe pour classes terminales », et plus récemment Camus écriture-
symptôme de l’inconscient colonial, etc. Il s’agira de montrer, a contrario,
que l’œuvre de Camus est entièrement traversée par la confrontation à un
défaut d’origine, véritable matrice d’écriture, caractérisant sa « position
algérienne », et par la tentative sans cesse recommencée d’écrire cette
origine absente. Tentative qui trouve son achèvement dans la rédaction
interrompue du Premier Homme, ultime entreprise d’écrire le mythe fondateur de
ce peuple sans origine et sans destin : les Européens d’Algérie. Cette
position algérienne d’exil absolu, loin de tout enracinement, de toute
allégeance à une quelconque faction/fiction identitaire, donnera à Camus une
liberté souveraine et une vision intempestive à nulle autre pareille qui le
fera s’opposer violemment à ses contemporains engagés dans les leurres de
l’époque. L’objet de ce livre est d’exposer comment cette position algérienne
a déterminé une position politique, philosophique, esthétique et littéraire
qui, plus de quarante après, montre encore toute son acuité et sa puissance
critique à l’égard des temps révolus comme des temps actuels. Comment aussi
cette position, historiquement déterminée, s’est trouvée être la réplique
exacte d’une position fondamentale d’écriture.
sépare de ses origines profondes : Camus, écrivain français, écrivain
algérien, prix Nobel, porte parole d’une certaine conscience morale, Camus
penseur de l’absurde, Camus partisan de l’Algérie française, Camus «
philosophe pour classes terminales », et plus récemment Camus écriture-
symptôme de l’inconscient colonial, etc. Il s’agira de montrer, a contrario,
que l’œuvre de Camus est entièrement traversée par la confrontation à un
défaut d’origine, véritable matrice d’écriture, caractérisant sa « position
algérienne », et par la tentative sans cesse recommencée d’écrire cette
origine absente. Tentative qui trouve son achèvement dans la rédaction
interrompue du Premier Homme, ultime entreprise d’écrire le mythe fondateur de
ce peuple sans origine et sans destin : les Européens d’Algérie. Cette
position algérienne d’exil absolu, loin de tout enracinement, de toute
allégeance à une quelconque faction/fiction identitaire, donnera à Camus une
liberté souveraine et une vision intempestive à nulle autre pareille qui le
fera s’opposer violemment à ses contemporains engagés dans les leurres de
l’époque. L’objet de ce livre est d’exposer comment cette position algérienne
a déterminé une position politique, philosophique, esthétique et littéraire
qui, plus de quarante après, montre encore toute son acuité et sa puissance
critique à l’égard des temps révolus comme des temps actuels. Comment aussi
cette position, historiquement déterminée, s’est trouvée être la réplique
exacte d’une position fondamentale d’écriture.
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