Naissance de l'opinion publique dans l'Italie moderne, Sagesse du peuple et savoir de gouvernement de Machiavel aux Lumières
EAN13
9782753532250
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français

Naissance de l'opinion publique dans l'Italie moderne

Sagesse du peuple et savoir de gouvernement de Machiavel aux Lumières

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Qu'est-ce que l'opinion publique ? Quelles sont les conditions politiques et
culturelles qui ont permis l'émergence et la connaissance de cet acteur
essentiel de la modernité politique ? Tout en s'éloignant de la perspective
sociologique indiquée par Jürgen Habermas, qui relie la naissance de l'opinion
publique dans l'Europe moderne à l'essor de l'imprimerie et à la révolution
médiatique du xviiie siècle, l'auteur étudie l'opinion publique comme une
catégorie du discours politique qui s'affirme en Italie, antérieurement et
simultanément à la naissance d'un public de lecteurs. Cette histoire parallèle
de l'opinion publique, attentive à l'histoire sociale des concepts et centrée
sur le cas emblématique de Florence et de la Toscane, est consacrée tout
d'abord, à l'analyse de la nature du peuple et de ses opinions, opérée
notamment par Machiavel et Guichardin au début du xvie siècle. La découverte
de l'étrange sagesse du peuple, de son altérité, de son caractère irrationnel
et variable, est un moment fondateur de la modernité politique. Par ailleurs,
ce moment théorique n'est pas dissociable de la formation d'un nouveau savoir
de gouvernement que l'on désigne avec le nom désuet mais illustre de
"censure". Résultat d'un travail d'« archéologie institutionnelle » commencé
par Machiavel sur la base du modèle républicain romain et continué par les
théoriciens du principat médicéen, la censure s'impose dans le discours et
dans la pratique politique de l'Etat absolutiste comme une catégorie
complémentaire et non opposée à celle d'opinion. Son vaste domaine,
constamment remanié au cours de deux siècles, qui inclut aussi le monde de
l'imprimerie et de la lecture, révèle un aspect essentiel mais jusqu'à présent
négligé de la genèse de l'Etat moderne: la nouvelle frontière du pouvoir est
l'imaginaire collectif des sujets. C'est dans ce domaine si évanescent et si
manipulable que se joue désormais la partie décisive pour la construction du
consensus et de la sauvegarde des institutions.
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