L'écriture et la vie
EAN13
9782361660260
Éditeur
Editions des Busclats
Date de publication
Langue
français

L'écriture et la vie

Editions des Busclats

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« Depuis vingt et un mois, les mots que j’écris sont comme des coquilles
vides. Ils sonnent faux. Ils sont vains. Depuis vingt et un mois, j’ai perdu
le chemin. Je voudrais, par l’écriture de ce journal, retrouver un chemin. Un
chemin où les mots auraient du sens. Ce journal sera mon journal de quête.
C’est ce que j’ai proposé à mes éditrices, un pari : que ce livre soit une
plongée dans ma nuit pour, peut-être, dans l’écriture, par l’écriture,
retrouver une lumière. Pouvoir écrire à nouveau. C’est le seul livre possible
aujourd’hui. Le seul livre possible parce que précisément impossible. C’est
sans doute un projet périlleux, effrayant, mais je n’ai pas d’autre désir.
Seulement celui-ci, immense. » Ainsi Laurence Tardieu a-t-elle marché vers
cette lumière des mots perdue après l’écriture de son dernier roman: La
Confusion des peines. Peu avant sa disparition, Jean Marc Roberts qui fut son
éditeur, a tenu à accompagner ce journal d’une courte préface : « Les
écrivains que j’aime ne se ressemblent pas. Les écrivains qui m’ont fait
confiance, j’ai voulu avant tout leur montrer que la confiance était de mon
côté. Un éditeur doit s’adapter à un auteur, jamais le contraire. Dès que l’on
sent que l’on ne peut pas, ou, pire, que l’on ne peut plus, il faut avoir le
respect et la lucidité de l’avouer à l’auteur. Si l’auteur perd confiance en
moi, je perds immédiatement confiance en lui. Ainsi Laurence Tardieu ne
ressemble-t-elle à personne, ainsi nous sommes-nous adaptés l’un à
l’autre.Pendant la curieuse année 2012 qui m’aura éloigné des terrains, j’ai
curieusement vécu ce que j’appelais autrefois la condition de l’auteur : la
non-vie. Se battre contre une maladie – puisque Laurence Tardieu le révèle
dans ce texte – c’est finalement se battre contre un texte. C’est le même
combat, la même absurdité et la même nécessité de s’en sortir. Que l’on sorte
de pages ou de séances laborieuses, il conviendrait d’y parvenir avec grâce et
légèreté, sans avoir l’air de rien. Voilà ce qui me frappe tant dans le
travail singulier auquel s’est attelée Laurence Tardieu, tels certains auteurs
qu’elle évoque dans ce journal : une ouverture, une liberté. Est-ce que la
fille Laurence est-elle devenue une femme comme elle le souligne à la fin de
La Confusion des peines ? Est-ce que Tardieu Laurence est-elle devenue un
écrivain ? » Jean-Marc Roberts
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