- EAN13
- 9782130633402
- Éditeur
- PUF
- Date de publication
- 11/04/2016
- Collection
- Chaire Etienne Gilson
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
Autre version disponible
« Le moi » est une invention cartésienne de Pascal, qui substantive le pronom
pour parler de lui comme d’un objet. Aussitôt après Pascal, l’expression
prolifère ; mais la multiplication de ses emplois n’en méconnaît-elle pas la
spécificité ? Car le moi n’est ni l’âme, ni la conscience, ni la personne, ni
le sujet, ni même le soi. Si l’analyse de Husserl permet de rendre raison de
cette décision à la fois textuelle et philosophique — le moi est le résultat
d’une réduction — elle n’a pas vu que Descartes ne passe pas de la position de
l’ego à sa substantialisation sans s’être demandé « qui est le moi ? ». La
première question cartésienne qui est posée au moi n’est donc pas la question
(essentialiste) de ce qu’il est mais celle (identifiante) de savoir qui il
est, question à partir de laquelle pourra se déployer l’analytique
existentiale.
pour parler de lui comme d’un objet. Aussitôt après Pascal, l’expression
prolifère ; mais la multiplication de ses emplois n’en méconnaît-elle pas la
spécificité ? Car le moi n’est ni l’âme, ni la conscience, ni la personne, ni
le sujet, ni même le soi. Si l’analyse de Husserl permet de rendre raison de
cette décision à la fois textuelle et philosophique — le moi est le résultat
d’une réduction — elle n’a pas vu que Descartes ne passe pas de la position de
l’ego à sa substantialisation sans s’être demandé « qui est le moi ? ». La
première question cartésienne qui est posée au moi n’est donc pas la question
(essentialiste) de ce qu’il est mais celle (identifiante) de savoir qui il
est, question à partir de laquelle pourra se déployer l’analytique
existentiale.
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