Banjo

Claude McKay

Éditions de L'Olivier

  • Conseillé par
    11 août 2015

    Marseille noire

    C’est le livre le plus étonnant de ce printemps. « Banjo », publié pour la première fois en 1928, est l’œuvre d’un auteur afro-américain passablement oublié aujourd’hui, Claude McKay, pourtant un des représentants de la Harlem renaissance, ce mouvement culturel et surtout littéraire qui a vu émerger nombre d’artistes et de romanciers noirs américains. Une des particularités de McKay est d’avoir énormément voyagé. Il a en effet roulé sa bosse d’un bout à l’autre de l’Amérique mais aussi à Moscou, Berlin, Londres, Paris. Durant ce périple, il a échoué à Marseille pratiquement sans un sou, et y est resté une année entière à traîner avec les vagabonds du Port.

    Comme l’explique dans une postface Michel Fabre, le traducteur de cette nouvelle édition, c’est une année plus tard, lors d’un nouveau séjour à Marseille, que McKay a commencé à écrire « Banjo ». D’emblée, il tient à ne pas écrire un roman classique avec un début, une intrigue, une fin. « Banjo » rassemble une série de scènes disparates de la vie des vagabonds dans le Quartier Réservé, et de discussions philosophiques entre les protagonistes, sur le sens de la vie et la condition des Noirs. Il s’agit donc d’un livre profondément politique, dans sa volonté de montrer de petites gens qui survivent tant bien que mal dans ce quartier pauvre de Marseille et de réfléchir à la question raciale.

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