Les Anges s'habillent en caillera

Rachid Santaki

Points

  • Conseillé par
    25 avril 2012

    un livre déroutant...

    Le texte de Rachid Santaki m'a interpelée, perturbée dans mes habitudes de lectrice. Dans son "CV dans le rétroviseur", il explique la genèse de ce roman. Au départ, une rencontre avec Ilyès alias Le Marseillais qui lui dit que son parcours mériterait d'être raconté. L'auteur le rencontre régulièrement et de cette "collaboration" naîtront les chapitres où Ilyès décrit sa vie, son goût pour l'argent et l'adrénaline que lui procurent les agressions qu'il commet pour obtenir sa "came" de papier monnaie.


    L'auteur se rend compte que ces seuls chapitres pourraient être pris comme une sorte de "Vol à la ruse pour les Nuls" et il choisit d'insérer les parties biographiques dans une fiction qui tournera autour d'un commissariat de Saint-Denis qui abritent des flics ripoux. Il ajoute aussi des articles de presse tout à fait authentiques qui font état de la situations dans les cités.
    Ces éléments de nature différente ne permettent pas selon moi d'assurer une vraie cohérence au récit et m'ont souvent gênée.
    Cette lecture m'a fait découvrir un univers que je ne connaissais qu'à travers les médias et la violence, presque présente à chaque page, m'a
    surprise. Elle est là, présente à chaque instant, comme une invitée pas toujours désirée mais qu'on accepte avec un certain fatalisme.
    Rachid Santaki connaît Saint-Denis et sait en parler mais il ne prend pas position sur les événements qu'il décrit, qui pour certains sont d'une incroyable cruauté. Il se pose en observateur, aucun jugement moral ne transparaît et cela finit par perturber le lecteur. C'est ce regard la plupart du temps distancié sur la délinquance qui rend pour moi ce roman déroutant...