Décadence fin de siècle
EAN13
9782072636080
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
L'esprit de la cité - Des hommes qui ont fait la France
Langue
français
Langue d'origine
français
Indisponible

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Les dernières années du XIXe siècle voient triompher la République. Une ère
nouvelle commence. À Paris, les expositions universelles de 1889 et de 1900
donnent la mesure du progrès technique et industriel du pays. Mais la victoire
des républicains et l'apothéose d'une nouvelle civilisation, urbaine,
technique, matérialiste font naître un sentiment profond de décadence. Le mot
court comme une traînée de poudre, répété par les intellectuels et repris dans
les discours des premiers chantres du nationalisme. Hugo est mort. Barrès est
né. Écrivains, publicistes, journalistes rivalisent de pessimisme sur les
temps modernes appauvris par la déchristianisation et hantés par la menace
révolutionnaire en ces années de misère sociale. On dénonce les progrès de la
société démocratique, que le naturalisme dans les romans a dépeinte dans toute
son abjection. Resurgit alors le goût pour le morbide, les sciences occultes,
l'érotisme faisandé, le satanisme... Voici venu l'époque des imprécateurs qui
haïssent le siècle et annoncent la fin des temps. Décadence! Ce mot-là est
associé en effet à la conviction séculaire, théologique, du grand coup de
balai qui jettera le monde dans un abîme apocalyptique, d'où l'on espère voir
sortir la régénérescence de l'humanité. Dans cet ouvrage arborescent, Michel
Winock explore les peurs, les angoisses, les découragements qui, sous le signe
de la décadence, se révèlent également la source féconde d'un renouvellement
littéraire et artistique, illustré par de grands auteurs, Barbey d'Aurevilly,
Huysmans, Léon Bloy, Octave Mirbeau, Mallarmé, Georges Darien, Pierre Louÿs...
La décadence représente aussi bien un état d'esprit et une disposition de
l'âme qu'une esthétique.
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