La laveuse de mort, Roman

Macha Dathi, Sara Omar

Actes Sud

  • Conseillé par (Librairie Page et Plume)
    14 mai 2021

    Mille femmes

    Ne nous trompons pas, ce roman, subtilement écrit nous confronte inéluctablement au mépris et à une non reconnaissance du statut et de la condition des femmes par une poignée d'hommes abreuvés d'interprétations des sourates du Coran. Bien que le pays se déchire les frontières et qu'il soit mis à feu et à sang, les femmes continuent de mettre au monde des enfants. Alors que l'homme soumis à la loi d'Allah n'intègre toujours pas le rôle prépondérant de ces "mères courages", l'histoire de Fremsk, deuxième née d'une famille traditionnelle et conservatrice, met des mots justes sur l'inacceptable : la violence meurtrière faite aux femmes.
    Avec un regard acéré, Sara Omar nous dévoile l'intime et l'absurde, la violence et le courage.
    Elle ne nous épargne pas. Une lecture poignante.
    ~~ Catherine ~~


  • Conseillé par (Les Lisières à Villeneuve d'Ascq)
    24 novembre 2020

    Bouleversant... mais nécessaire !

    Frmesk naît au Kurdistan en 1986. Petite fille dans un monde où les hommes sont rois, elle est en danger dès sa naissance. Honnie par son père et sa grand-mère paternelle, elle est recueillie par ses grands-parents maternels, qui feront tout pour la protéger.
    Sa grand-mère, fervente musulmane, est laveuse de mort. Elle accompagne les mortes dont personne ne veut, celles qui font honte à leur famille, qui la déshonorent. Son grand-père est cultivé, agnostique et lutte comme il peut contre les violences physiques et psychologiques faites aux femmes de sa famille.
    Trente ans, plus tard Frmesk est dans une chambre d'hôpital au Danemark. Elle est soignée par une jeune interne kurde surveillée de très près par son père...

    Sara Omar, dont on sens la vérité dans ce roman, nous confronte à une violence bouleversante et inouïe. Ce texte douloureux est nécessaire pour comprendre la vie de ces femmes. Un véritable tsunami littéraire !


  • Conseillé par
    15 mars 2021

    destin de femme

    L’auteure nous plonge dans la vie d’un petit village du Kurdistan des années 80.

    Frmesk a le tort d’être née fille, mais aussi avec une touffe de cheveux blancs : diablerie ou signe d’Allah ?

    Les chapitres sur l’enfance de Frmesk alternent avec de courts chapitres dans lesquels nous la retrouvons en 2016 dans une chambre d’un hôpital de Norvège, en attente d’une opération. Elle se lit d’amitié avec une infirmière, Daria, qui lui fait pourtant courir de grands risques.

    J’ai été étonnée, pour ne pas dire choquée, par la violence entre femmes qui règne au village : elles s’épient entre elles, cherchent la faute chez l’autre, au lieu de s’entraider face au pouvoir patriarcal.

    Mais il faut dire que peu savent lire, et leur vocabulaire semble limité à des insultes.

    J’ai aimé la grand-mère de Frmesk, laveuse de mort, qui prépare celle dont personne n’a réclamé le corps.

    Le grand-père est zoroastrien, et le regard distancier qu’il porte sur la religion musulmane est le bienvenu.

    Un roman plein d’humanité au milieu de tant de noirceur.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du massacre d’Halabja, attaque chimique au gaz, contre cette ville kurde.

    https://alexmotamots.fr/la-laveuse-de-mort-sara-omar/


  • Conseillé par
    21 décembre 2020

    Mon dieu, que ce livre est dur !
    Mais pourquoi dire mon dieu alors qu’après cette lecture on n’a qu’une envie, bannir toutes les religions, en particulier l’islamisme et la lecture aberrante du coran par certains.
    J’ai dû plusieurs fois interrompre ma lecture pour passer à autre chose tellement c’est insoutenable.
    C’est l’histoire de Frmesk dans les années 90, petite fille kurde élevée par ses grands-parents pour échapper à la violence de son père.
    Au Kurdistan, la religion fait loi.
    Les femmes ne sont que quantités négligeables, soumises entièrement aux hommes.
    Fremsk qu’on retrouve en 2016 dans un hôpital au Danemark.
    Le plus dur à accepter, c’est que Fremsk, c’est certainement Sara Omar.
    En voyant sa photo sur internet, avec sa mèche blanche, ça m’a fait froid dans le dos.
    Quel courage il lui a fallu pour écrire ce livre !
    On a du mal à croire que cette histoire puisse se passer à notre époque tant l’obscurantisme règne en maître dans les pays soumis à la religion.
    On comprend mieux pourquoi ces attentats, pourquoi cette violence dans le monde, pourquoi ces guerres, quand les hommes n’ont plus leur libre-arbitre.
    C’est glaçant, c’est abominable.
    Une suite est parue au Danemark.
    Je sais qu’il me faudra prendre sur moi pour la lire, pour replonger dans cette barbarie, mais qu’il est indispensable de le faire pour savoir et comprendre ce qui se passe dans certains pays.
    Même s’il est éprouvant, ce livre devrait être lu par tous, pour ne plus accepter que de telles conditions de vie soient imposées à des êtres humains.