Littérature -.

Timothée DEMEILLERS

Asphalte

10,00
Conseillé par (Librairie Page et Plume)
16 janvier 2023

L’usine à ciel ouvert

On ne sait pas vraiment si l’auteur à une fois mis les pied dans un abattoir mais l’écriture de l’expérience du travail à la chaîne, dans Jusqu’à la bête, est convaincante. C’est un monde clos pour beaucoup, et pourtant beaucoup trop répandu pour beaucoup, que Timothée Demeillers rend palpable grâce aux voies du roman noir.

Erwan est ouvrier près d’Angers. Il travaille au rythme des carcasses qui s’entrechoquent sur les rails. Pour échapper à la cadence, il tombe amoureux. Un amour qu’il paiera cher et les sentences de la répétition des tâches brisera ses espérances.

C’est donc l’écriture même, le style, qui, dans ce roman, sert la cause de la réalité de l’exploitation et de l’aliénation. Tout fait sens par le rythme. La vitesse de la chaîne épouse la structure des phrases.

Voici un ouvrage implacable sur les réalités ouvrières et l’industrialisation à outrance le jour où le dogme néolibéral nous impose encore et encore ses dures lois.

Julien

Un livre recommandé aussi par Sébastien & Aurélie

Éditions Allia

12,00
Conseillé par (Librairie Page et Plume)
16 janvier 2023

L'ordinaire de la guerre

Membre fondateur du collectif Inculte et des éditions du même nom, Oliver Rohe nous donne à lire un roman faussement simple et très brut quant l’expérience de la guerre du Liban (1975-1990).

Très autobiographique donc, Chant balnéaire relate à hauteur d’adolescent le quotidien d’une existence traversée par les armes, les ruines – mais avec une singularité toute puissante menant le lecteur, comme avec une caméra à l’épaule, sur les traces des vies conflictuelles.

Le décor est en lui-même atypique : quatre bungalows en marge du temps, trois piscines, un bassin, une plage, une jetée où l’arène d’interactions entre adolescents réfugiés de Beyrouth Ouest avec la guerre à moins de vingt kilomètres. Et des miliciens dont la présence muette rend inquiet les corps.

Ce que rend palpable l’auteur est la façon dont la violence imprègne la manière de penser, de sentir, de dire. Les corps s’éprouvent ainsi dans une sorte de cocon opaque et pourtant si fragile.

Chant balnéaire est le récit âpre d’une guerre civile et nous documente à propos de la vivance marquée par ce type d’événement : d’une vie ordinaire qui se confond sans cesse avec la guerre et inversement.

Julien

19,00
Conseillé par (Librairie Page et Plume)
11 janvier 2023

Troublant

Adapter un texte, que ce soit en BD ou au cinéma, c'est toujours un pari osé, car il faut imposer des images aux lecteurs; un choix, une esthétique, respecter l'œuvre initiale, tout en imposant son style.

Le moins que l'on puisse dire de cette adaptation de la nouvelle de Schnitzler, c'est que Manuele Fior a eu à cœur de transcender une esthétique autrichienne en s'inspirant de grands peintres comme Klimt.

Un monologue troublant et émouvant, magnifié par ce dessin et ces couleurs !

Une véritable réussite.

Aurélie

20,00
Conseillé par (Librairie Page et Plume)
11 janvier 2023

De la couleur...

On s'offre une parenthèse avec Inaba Mayumi.
On voyage au Japon, on se plait à attendre le résultat des teintures de Sawa, on l'accompagne dans son évolution, on a envie de déambuler avec elle en quête de nouvelles plantes et de voir la beauté qu'elles renferment. On suit avec plaisir ses expériences, son art, la création des couleurs qui apaisent et qui lui permettent de s'épanouir.
Cécile

Conseillé par (Librairie Page et Plume)
11 janvier 2023

Saisissant!

Ce livre est une invitation à voir ou à revoir les films de Tippi Hedren, Mélanie Griffith et Dakota Johnson, cependant nous ne les regarderons plus de la même façon. A la lecture de "Trois femmes disparaissent", on s'interroge, on essaie de se souvenir de ce que l'on a vu ou ce dont on est peut-être passé à côté.
Une histoire stupéfiante!
Cécile