Jean T.

https://lecturesdereves.wordpress.com/

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Conseillé par (Le Pain des Rêves)
19 septembre 2017

Cette année Amélie Nothomb nous conte l'histoire de Diane, une très belle fille dont la mère est jalouse à un tel point qu'elle l'ignore. Encore enfant, la rencontre d'un médecin qui lui parle avec franchise la décide, elle sera comme lui, médecin. Le vers de Musset qui donne le titre au livre lui fera choisir la cardiologie. Etudiante, elle tombe sous la coupe d'Olivia Aubusson, une enseignante dont elle admire la rigueur et la droiture professionnelle. Plus tard, elle découvrira qu'Olivia s'est servie d'elle, qu'elle ne pense qu'à sa carrière et qu'elle méprise sa fille, ce qui est bien pire qu'être jalouse.

Dans ce vingt-cinquième roman qui conte une grande partie de la vie de diane, on voit ce que provoque un trop-plein ou une absence d'amour, on voit aussi les mécanismes de la jalousie et du mépris, lequel est montré comme un bassesse à laquelle on ne trouve aucun excuse. A la fin, le châtiment sera terrible...

Sur le ton d'un conte, une histoire de femmes entre elles, rivales, jalouses, manipulatrices, méprisantes, violentes, cruelles...

Conseillé par (Le Pain des Rêves)
17 septembre 2017

En 1969, en Caroline du Nord, Bill et Eugene, deux frères, font des parties de pêche au bord de la rivière qu'ils interrompent le temps d'un plongeon pour chasser la chaleur de l'été. Apparaît fugacement une jeune fille nue, "une sirène" pour Eugene qui narre toute l'histoire quarante-six années plus tard.
À cette époque, la petite ville de Sylva vivait à l'écart du monde, ne connaissant pas la musique pop, la drogue, le mouvement hippie, la guerre du Vietnam. La sirène, Ligeia, connaît tout ceci et va le faire connaître à Eugene. Pratiquant l'amour libre, elle séduit Bill, puis Eugene, qui, lui, s'attache à la jeune fille au bikini vert. Quand Ligeia apprend qu'ils sont les petits-enfants d'un médecin, elle exige des médicaments qu'Eugene chipe dans l'armoire du grand-père. Mais Ligeia annonce des ennuis, elle a besoin de beaucoup d'argent. Elle disparait.
Bill et Eugene vivent avec leur mère chez leur grand-père qui subvient à tous leurs besoins. L'homme est le médecin de la ville, qui sait tout de tous. Il est exigeant, très autoritaire, conservateur au plan des idées, veut qu'on lui obéisse. Il a décidé que Bill sera chirurgien et que Eugene sera médecin, ce qu'il ne sera pas. Eugene a commencé à boire avec Ligeia. Quand elle disparaît, il ne s'arrêtera plus. Quarante-six ans après, c'est une épave qui raconte sa vie misérable, l'accident qui a failli coûter la vie de sa fille, sa femme qui l'a quitté, le mépris des gens de la ville et, surtout, de son frère devenu un grand chirurgien. Eugene ne s'est jamais remis du départ de Ligeia. il continue de rêver qu'il pourrait la revoir.
Mais la découverte d'ossements enterrés dans une bâche près de leur rivière fait monter les soupçons d'Eugene. la jeune femme s'est-elle vraiment exilée ? Est-elle morte ? A-t-elle été assassinée ? Et si son frère était un assassin ?

Dans ce roman Ron Rash oppose une Amérique des années 60 où la jeunesse découvre des libertés et, aussi, des choses sombres à une Amérique rurale, conservatrice, prête à tout pour garder ses privilèges et ses suprématies. Est-elle différent de celle que nous connaissons ?
Au travers des destins de Bill et Eugene, Ron Rash pose de passionnantes interrogations sur le rachat d'un chose impardonnable, sur le choc de la vérité, sur l'effet d'un vague doute sur le devenir d'une vie, sur le poids de la déception amoureuse, sur la culpabilité, sur les limites de ce que l'on doit à la vérité.
L'histoire se déroule dans le beau décor des Appalaches, sous le soleil, au bord de l'eau ou dans le vent. Elle est un roman d'initiation, puisqu'au début située au passage de la jeunesse à l'âge adulte. Cette longue nouvelle en forme de roman est une intrigue aussi diablement bien ficelée que si elle était un roman policier. L'écriture est superbe, concise et la construction rigoureuse avec en prime, des évocations littéraires (Tom Wolfe) et musicales (The Doors, Grateful Dead, Jefferson Airplane, Jimmy Hendrix).

Un très beau roman, profond et puissant, qu'il serait dommage de manquer.

Du Chili au Machu Picchu, 8 mois à pied sur la Cordillère des Andes

Pocket

8,30
Conseillé par (Le Pain des Rêves)
16 septembre 2017

Sarah Marquis raconte sa longue marche de Los Andes au sud du Chili au Machu Picchu au Pérou, par les hauteurs de la Cordillère des Andes, soit 8 mois de marche et 7000 kilomètres. Elle nous livre son expérience dans un récit qui n’a rien à voir avec un guide touristique. Elle traverse des villages et rencontre des habitants, ou elle s’en cache pour éviter leur agressivité. Elle parle de la nourriture, de la faim, de la solitude, des canyons, des déserts, de son lourd sac de 30 kg et de sa charrette de 45 kg, de Inti, son lama qu’elle a tenté d’embaucher pour traverser les hauteurs du Pérou.

Pour Sarah Marquis, marcher seule n’est pas qu’une activité parmi d’autres, ou un exploit, c’est sa façon de vivre, sa manière d’être au monde. Elle marche pour « se sentir connectée au Tout« , de cheminer vers une simplicité de vie pour accéder à l’essentiel, un contact sensible aec la nature, l’eau, l’air, le vent, le chaud, le froid, la terre, une proximité avec ce qui devient la source de la vie.
En nous offrant ce récit, cette femme tenace et courageuse nous prête ses yeux et ses sens pour notre propre émerveillement.

Le livre contient un carnet de photos prises par elle ou par son frère, et des illustrations de Janis Lachat.

A lire d’une seule traite ou par en petites séquences. Mais attention, il pourrait vous donner l’envie de d’enfiler vos chaussures de randonnée pour aller voir dehors…

Eloge des chemins et de la lenteur

Anne-Marie Métailié

9,00
Conseillé par (Le Pain des Rêves)
13 septembre 2017

Dans un essai où se mêlent observation sociologique, réflexion et poésie, David Le Breton raconte les impressions des marcheurs, de ceux qui ont décrit leurs marches ou qui nous en ont fait part. Ils sont nombreux, de plusieurs époques, de divers pays : Bernard Ollivier, Alexandra David-Néel, R.-L. Stevenson, P.-L. Fermor, Basshô, Henry D. Thoreau, Jacques Lacarrière, J.J. Rousseau, Pierre Sansot, Nicolas Bouvier et tant d'autres. Il dialogue avec eux, rapporte leur propos, les faisant exprimer des moments de vie, des émerveillements, des petits ou grands bonheurs, des souvenirs, des pensées sur le monde... tout ce que l'on échange avec son compagnon de marche ou le soir, au refuge, devant une bière ou un café, avec d'autres marcheurs.

Il écrit que "la marche exige de sortir de chez soi", elle est nécessaire à une humanité immobile qui se bouge dans des salles de sport mais n'ose plus risquer la surprise de la rencontre. Il observe que "la marche dénude, dépouille, elle invite à penser le monde dans le plein vent des choses et rappelle à l’homme l’humilité et la beauté de sa condition". En marchant, on se confronte à soi-même, on se remémore sa vie, ses rencontres, "marcher est toujours une longue prière aux absents". Mais la marche n'est pas que plaisir, " Car marche pourrait évoquer aussi bien pluie, tempête, sueur, fatigue, ampoule, cors aux pieds, entorse, chute, enlisement, engloutissement" dit J. Lacarrière. S'il avait écrit son ouvrage après les récits de la grande aventurière qu'est Sarah Marquis, il aurait pu la citer : "En marchant, on se découvre courageux".
Ce livre de lecture aisée rappellera au marcheur les moments qu'il a aimé, ceux qui l'ont poussé à de dépasser, ceux qui lui ont fait aimer être vivant. Peut-être pourra-t-il inciter d'autres à pratiquer la marche et à y trouver un plaisir simple et presque gratuit, capable de lui faire trouver un sentiment de calme plénitude, de lui ouvrir "enfin la porte étroite qui aboutit à la transformation heureuse de soi."

David le Breton

Anne-Marie Métailié

Conseillé par (Le Pain des Rêves)
13 septembre 2017

Dans un essai où se mêlent observation sociologique, réflexion et poésie, David Le Breton raconte les impressions des marcheurs, de ceux qui ont décrit leurs marches ou qui nous en ont fait part. Ils sont nombreux, de plusieurs époques, de divers pays : Bernard Ollivier, Alexandra David-Néel, R.-L. Stevenson, P.-L. Fermor, Basshô, Henry D. Thoreau, Jacques Lacarrière, J.J. Rousseau, Pierre Sansot, Nicolas Bouvier et tant d'autres. Il dialogue avec eux, rapporte leur propos, les faisant exprimer des moments de vie, des émerveillements, des petits ou grands bonheurs, des souvenirs, des pensées sur le monde... tout ce que l'on échange avec son compagnon de marche ou le soir, au refuge, devant une bière ou un café, avec d'autres marcheurs.
Il écrit que "la marche exige de sortir de chez soi", elle est nécessaire à une humanité immobile qui se bouge dans des salles de sport mais n'ose plus risquer la surprise de la rencontre. Il observe que "la marche dénude, dépouille, elle invite à penser le monde dans le plein vent des choses et rappelle à l’homme l’humilité et la beauté de sa condition". En marchant, on se confronte à soi-même, on se remémore sa vie, ses rencontres, "marcher est toujours une longue prière aux absents". Mais la marche n'est pas que plaisir, " Car marche pourrait évoquer aussi bien pluie, tempête, sueur, fatigue, ampoule, cors aux pieds, entorse, chute, enlisement, engloutissement" dit J. Lacarrière. S'il avait écrit son ouvrage après les récits de la grande aventurière qu'est Sarah Marquis, il aurait pu la citer : "En marchant, on se découvre courageux".
Ce livre de lecture aisée rappellera au marcheur les moments qu'il a aimé, ceux qui l'ont poussé à de dépasser, ceux qui lui ont fait aimer être vivant. Peut-être pourra-t-il inciter d'autres à pratiquer la marche et à y trouver un plaisir simple et presque gratuit, capable de lui faire trouver un sentiment de calme plénitude, de lui ouvrir "enfin la porte étroite qui aboutit à la transformation heureuse de soi."