Laurence G.

Libraire passionnée à Epinal depuis 2013.

Actes Sud

22,80
Conseillé par (Au moulin des Lettres)
25 avril 2023

Entre "nature writing" et roman à suspens, Heller nous embarque dans des eaux tulmutueuses...

Peter Heller excelle dans l'art d'entremêler le bonheur d'être au bord d'une rivière à truites et le drame qui sourd sous ses eaux. Un roman dans lequel la tension monte inexorablement, entre "nature writing" et roman à suspens...

Anne-Marie Métailié

20,50
Conseillé par (Au moulin des Lettres)
25 avril 2023

UN EXCELLENT POLAR HISTORIQUE PAR UN MAÎTRE ITALIEN DU GENRE

L'année 1943 voit tous les espoirs renaître chez les Italiens antifascistes après l'arrestation de Mussolini décidée par le roi
Victor Emmanuel III mais aussitôt douchés suite à sa libération par les Allemands et réinstallé au pouvoir par Hitler deux mois plus tard...
De Luca est un jeune commissaire que son travail d'enquêteur à la brigade criminelle de Bologne passionne et qui est déjà reconnu par ses pairs suite à plusieurs affaires rondement éclaircies.
Il va être confronté à un nouveau meurtre en cet été 43 à l'atmosphère plus que lourde car la ville est régulièrement bombardée.
Lors de la saisie d'une ferme devenue le dépôt d'un trafiquant de marché noir, De Luca et sa brigade vont découvrir un cadavre dont la tête a été sciée et dont l'identification semble impossible. Le cas s'avère des plus complexes. Un second cadavre ne va pas lui faciliter la tâche.
Malgré sa volonté quasi obsessionnelle d'avancer dans cette sombre affaire, De Luca arrive à voir de temps à autre sa fiancée, Lorenza, qui travaille dans une pharmacie confisquée à son propriétaire juif.
La corruption, l'enrichissement au détriment d'autrui et le crime crapuleux sont au centre de cette intrigue. Lucarelli réussit avec brio à dépeindre l'ambiance tendue de la ville, la difficulté de vivre au quotidien quand tout est rationné, l'occupation allemande.
Le caractère de chacun des personnages est rendu avec soin. De Luca lui-même est un personnage complexe qui ne semble pas affecté outre mesure par les évènements politiques. L'enquête va lui donner du fil à retordre et il va y laisser de nombreuses plumes...
Beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman policier qui nous dévoile un pan sombre de l'histoire italienne dans une Bologne occupée.

17,00
Conseillé par (Au moulin des Lettres)
25 avril 2023

UN PREMIER ROMAN COUP DE POING

148 pages, pas une de plus, pour raconter à travers la voix d'une jeune femme anglaise, noire, descendante d'immigrés, des siècles de rabaissement, d'inégalités maintenues par la violence ou les lois, et de combats pour sortir de l'assignation à un futur trop étroit.
Et pour dire cela, Natasha Brown n'a pas opté pour le lamento ou la complainte. Ses phrases percutent puis ricochent, elles vrillent la tête et ouvrent les yeux sur une société, celle qualifiée de "bonne", où l'on se permet cependant de demander à une femme directrice générale d'un établissement bancaire de la City si elle sait utiliser la machine à café justement parce qu'elle est femme et qu'elle est noire.
Ce sont des flashs de vie, des images, des gestes, des mots au travail mais aussi à l'aéroport ou dans le métro qu'elle met en scène, des fragments qui finissent par prendre la forme d'un poids, énorme, à soulever sans cesse, partout, tous les jours, dans la sphère professionnelle comme dans la sphère privée. Peu importe l'endroit, peu importe les efforts, les années d'études ou la persévérance qu'elle a déployée pour arriver au sommet, elle n'est pas seulement brillante, intelligente, tenace, elle est aussi femme et noire : trop de choses en somme qu'elle doit payer au prix fort. Ou qu'elle décidera de na pas payer...

Neuf 25,00
Occasion 20,00
Conseillé par (Au moulin des Lettres)
25 avril 2023

UN ROMAN QUI PLONGE UNE FAMILLE DANS UN PASSE PLUS QUE TROUBLE...

Sasha Falck est une jeune femme qui s'occupe des archives dans le cadre de la fondation créée par son père dont la fortune s'est construite grâce à une entreprise de fret maritime. Elle vit dans une dépendance du superbe domaine familial qui est à l'image de la réussite entrepreneuriale de la famille.
Alors que tout semble aller pour le mieux au sein du clan Falck, la matriarche, Vera Lind, romancière tombée dans l'oubli, se suicide. Le trouble augmente dans le cercle familial quand l'avocate annonce que son testament est introuvable.
En voulant retrouver le dernier texte de Vera Lind, rédigé en 1970, mais qui a lui aussi mystérieusement disparu sans avoir jamais été publié, Sasha va devoir affronter des vérités gardées secrètes par sa grand-mère durant 70 ans et ouvrir ainsi la boîte de Pandore.
Elle va faire appel pour l'aider dans ses recherches à un journaliste anciennement recrue des Services Secrets. Leur enquête va les conduire à retrouver ce qui s'est réellement passé en 1940, lors du naufrage d'un bateau de la compagnie Falck.
Ce roman, tout à la fois fresque familiale et historique, revient sur la collaboration des entrepreneurs norvégiens pendant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation et est très bien construit et solidement documenté. Un très agréable moment de lecture !

Conseillé par (Au moulin des Lettres)
11 avril 2023

Un polar tendu comme un arc où rivalités et gouaille sont au rendez-vous !

Quand un nouveau polar de DOA nous arrive entre les mains, il nous fait rarement la semaine ; là il a tenu deux jours, c'est dire.
Entre le milieu de la drogue et celui de la police adéquate il y a une longue histoire faite de haine, de rancœur, d'indics et de ripoux ; ça se connaît, ça se surveille, ça fait des coups d'un côté et ça essaye de les intercepter de l'autre, tout ça pas toujours en finesse.
Les uns sont teigneux, les autres tenaces et tendus aussi à cause des demandes pressantes de résultats de la part des empilements de chefs et de la paperasse infinie à remplir pour le moindre doigt qu'on veut bouger.
Une famille de mafieux de père en fils s'est faite à moitié dézinguer par un rival parti à l'étranger pour jouir tranquille de ses forfaits et échapper au clan qu'il a bien décimé. Lequel clan n'a pas dit son dernier mot, remonté à bloc et surtout nouvellement chapeauté par le sieur Momo, habile, intelligent et méfiant comme une belette sauf avec Lola, sa nièce de 19 ans, animal à sang froid et qu'il pressent être la seule à même de pouvoir reprendre le business.
Les flics en face ne sont pas de tendres perdreaux et l'un d'entre eux va même s'attirer de très très gros ennuis.
Mais les uniformes ont pour eux le temps, la mémoire longue des dossiers patiemment étoffés et les "tontons", leurs indics.
L'histoire des uns et des autres et celle de leurs rares mais musclés face à face est menée tambour battant. On retrouve avec grand plaisir la densité de "Pukhtu", la connaissance des milieux, le foisonnement de personnages tous parfaitement croqués, le style précis et efficace et la langue gouailleuse. Un excellent cru !