Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

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4 mars 2024

famille

Je découvre la plume douce et contemplative de l’auteur.

Je craignais un peu d’ouvrir ce livre parlant d’un frère schizophrène. J’ai découvert un personnage empathique qui sait apaiser les souffrances de son cadet.

J’ai aimé que le récit soit composé de petites touches et que les deux premières soient des histoires de changement : les enfants deviennent des adolescents et l’un bascule dans la maladie.

En poussant la porte du jardin, le narrateur explique qu’il devient quelqu’un d’autre, et j’ai aimé découvrir son jardin, ses voisins, son rapport à la nature.

J’ai eu de la peine pour le frère dont jamais nous ne saurons le nom, qui croit que sa voisine veut l’empoisonne quand il est en phase de délire. Mais j’ai aimé que son travail consiste à arroser les plantes dans une jardinerie : il plante son doigt dans le terreau pour définir la quantité d’eau nécessaire à la plante.

J’ai aimé que ce soit Seuls demeurent de René Char qui calme parfois les crises, comme si la poésie seule pouvait toucher et calmer. J’ai aimé que la poésie devienne leur territoire commun.

J’ai aimé les leitmotivs : la Prius que conduit le narrateur ; les feux de camp les soirs ; le frère à la tête pleine d’ombres et de secrets.

J’ai adoré quand le narrateur et son frère se rendent sur un piquet de gréve pour apporter des pommes aux grévistes et que le frère, intranquille, crie Feu ! et jette les pommes sur les grévistes.

J’ai aimé les personnages qui apparaissent dans le récit : le frère et son patron, le docteur Dumontier, monsieur et madame Vermeulen les voisins agriculteurs, monsieur et madame Chung les voisins coréens, le chien Pablo et le chat Lennon.

J’ai quitté cette belle et douce parenthèse à regret.

L’image que je retiendrai :

Celle de la nature omniprésente et si proche.

24,00
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4 mars 2024

amour, fantastique

Je ne suis pas fan du genre fantastique, mais quand Sophie DIVRY sort un nouveau roman, je ne fais pas la fine bouche. Et j’ai eu raison d’ouvrir ce roman.

D’abord parce que j’y ai retrouvé le ton parfois caustique de l’auteure (« Elle détestait la Provence, sa terre séchée par la chaleur, ses artisans potiers, ses zones pavillonnaires moches et ses marchés de plein air où des anglais à la face d’écrevisses s’extasiaient devant un lavoir rénové avec l’aide la région PACA. ») Ou encore « Il était rasé de si près qu’il semblait s’être procuré sa tondeuse dans un pays totalitaire ».

Ensuite parce que j’ai appris que l’inventeur du Rubik cube était un architecte intéressé par le mécanisme de rotation sur trois plans. Et j’ai également découvert le coating, en français l’enrobage, et son utilisation en chimie des matériaux.

J‘ai aimé le narrateur, Bastien Fontaine, 41 ans, inspecteur du travail, dont le métier consiste à faire respecter le code du travail par les entreprises.

J’ai aimé Maïa di Natale, journaliste dans un magazine scientifique qui a un problème avec ses mains : elle perd des objets sans jamais les retrouver.

J’ai aimé qu’ils se croisent et se recroisent dans la ville de Lyon, avant que leurs chemins ne se rejoignent vraiment.

Mais j’ai été moins fan de la partie scientifique et des méchants vraiment cupides.

Mais j’ai aimé la nature omniprésente, même en ville.

J’ai suivi avec passion les retournement de situation et la poursuite du cristal maléfique.

L’image que je retiendrai :

Celle du Parc de la Tête d’Or où Maïa donne à manger aux oiseaux chaque matin pendant son jogging.

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4 mars 2024

Hawaï, famille

Ma lecture avait pourtant bien commencée : Hawaï, une famille hawaïenne qui respecte les anciens cultes, trois enfants dont un avec un don.
Mais personne n'est capable de l'aider avec ce don que personne ne sait nommer. L'enfant, l'adolescent puis l'adulte se débrouille seul.
Les parents sont empêtrés dans des problèmes d'argent, mais peuvent payer des études sur le continent à leurs enfants.
Et après le milieu du roman, j'ai trouvé que l'auteur parlait beaucoup trop, délayait trop son récit sans arriver au but.
J'ai terminé ma lecture en avance rapide, dommage.
Il y avait pourtant beaucoup de couleurs, de vocabulaire et de traditions dans ce roman. Mais beaucoup trop dilué pour moi.

22,00
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8 février 2024

enquête, Japon

Après le terrifiant La leçon du mal, j’avais hâte de découvrir le nouveau roman de l’auteur japonais. Et je n’ai pas été déçue.

Le récit se déroule à Kyoto dans le milieu des assureurs, et plus particulièrement les assurances-vie.

J’ai aimé Wakatsuki le jeune employé modèle qui, sur une intuition, décide de fouiller plus avant les causes du suicide d’un jeune garçon. Il faut dire que le père l’avait convoqué pour constater le décès par pendaison dans sa vieille maison noire.

Malheureusement, le père ne lâche pas l’affaire et commence à harceler Wakatsuki.

C’est dans cette ambiance stressante que se font les révélations sur les membres de cette famille particulière.

J’ai découvert le scientifique Jean-Henri Fabre qui a écrit Souvenirs entomologiques que Wakatsuki cite souvent. Fabre y décrit les comportements des insectes comme des comportements humains.

J’ai découvert le modèle évolutif r/K expliquant comment l’évolution de la stratégie de reproduction des espèces est liée aux fluctuations de l’environnement.

J’ai aimé ce leitmotiv des insectes, et surtout celui de l’araignée que Wakatsuki voit en rêve.

J’ai souri lorsque le couteau à murène était brandi : il doit vraiment être impressionnant.

J’ai aimé le final en apothéose, comme dans le précédent roman : l’auteur exprime tout son talent dans ce genre de scènes.

J’ai aimé que le coupable ne soit pas celui que l’on pense.

J’ai aimé que ce roman parle du suicide au pays du soleil levant, le frère de Wakatsuki s’étant suicidé, pense-t-il.

J’ai aimé découvrir un peu plus la société japonaise par le biais de ce roman noir.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’araignée dont rêve sans cesse Wakatsuki et qui peut être à la fois un symbole positif ou négatif.

Patrick Conrad

Actes Sud

22,50
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8 février 2024

Anvers, enquête

Je découvre l’auteur avec son dernier roman, et je dois dire que l‘univers de celui-ci est noir et limite glauque.

J’ai aimé le personnage principal, Theo Wolf, ancien policier qui sort de prison après avoir voulu venger la mort de sa fille, mais s’est trompé de coupable et a assassiné un innocent.

Theo Wolf n’a plus de boulot et devient dératiseur. Dans un immeuble inhabité, il découvre un cadavre de femme en décomposition. Il va alors mener son enquête pour trouver le/la coupable.

Nous suivons Theo dans les quartiers pauvres de la ville, la victime vivant chichement. Au fil de ses découvertes, on apprend qu’elle a changé plusieurs fois de nom et avait une passion pour Jayne Mansfield.

J’ai aimé le vieux voisin de la victime, qui habite en face, un insomniaque qui collectionne les vieux journaux et classes leurs articles par thèmes.

J’ai été dégoutté par l’ancien collègue policier encore en fonction qui est un ripou.

J’ai eu de la peine pour la voisine de Theo, avec qui il passe le réveillon de Noël. Une femme au bord du précipice.

J’ai aimé suivre Theo dans sa descente vers la Mort : il prénomme la morte découverte Lucy avant de découvrir son vrai nom ; il lui rend de plus en plus souvent visite et fini par la voir dans ses rêves puis dans sa réalité. Les défunts l’entourent de plus en plus au fil des pages.

J’ai aimé les leitmotivs : Theo sur son lit qui fixe le plafond, l’affiche de la comédie musicale The Fantasticks, les rats marrons.

J’ai découvert l’incendie au grand magasin L’Innovation de Bruxelles en 1967 qui a fait des centaines de morts.

J’ai souri du nom du film porno qui devait être tourné : Au fin fond de Décembre. Décembre étant le nom d’un personnage du film

Mais pendant que Theo mène son enquête, un tueur en série rôde dans la ville qui assassine ses victimes à l’aide d’un sac en plastique de chez Lidl. Ce roman propose donc une double enquête.

Il y avait longtemps qu’un vrai roman noir ne m’avait pas autant charmé et fait frôler la Mort.

Une citation :

Nous mourons, quand il n’y a plus personne pour qui nous voulons vivre. (p.286)

L’image que je retiendrai :

Une chanson, celle de la chanson d’Harry Belafonte Deep in December, it’s nice to remember qui tourne en boucle pendant le récit.