Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

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7 mars 2024

essai, Marcel Proust

Grande fan de La Recherche, je ne pouvais ignorer cet essai enfin disponible à ma BM.

Mais comme je ne suis pas noble, j’ai eu un peu de mal avec la généalogie familiale de l’auteure qui tente pourtant de la rendre la plus simple possible.

Et puis son histoire familiale n’est pas ce qui m’a le plus intéressé dans ce livre.

J’ai aimé la lecture qu’elle fait de ce roman foisonnant à travers sa pratique de l’aristocratie, comment , grâce à la lecture de La Recherche, elle a compris les fonctionnements de son milieu social de naissance mais aussi sa vacuité.

J’ai aimé qu’à travers cette lecture, elle, la féministe et homosexuelle affichée, aie trouvé le courage de s’extraire de son milieu qui souhaitait la faire taire.

Un autre effet de La Recherche : l’effet émancipateur.

J’ai aimé que l’auteure du présent essai ai eu pour déclic un épisode de Downtown Abbey dans lequel le maître d’hôtel mesure l’équidistance des couverts. Ce détail force les portes de sa mémoire, à la manière de.

J’ai aimé que la comtesse Greffuhle revienne régulièrement dans le propos.

J’ai découvert les ressassements généalogiques de la noblesse, une vision hiérarchisé et autoritaire et monolithique du monde.

Enfin, j’ai aimé que cette lecture la console de son abandon familiale, comme l’adulte Marcel console l’enfant séparé de sa mère.

J’ai aimé cette image de La Recherche comme consolation.

Quelques citations :

Toute la Recherche peut être lue comme une investigation sur l’inadéquation des mots et des choses qui implique, à terme, une démonétisation inévitable des Noms, de leur pouvoir extravagant et trompeur. (p.77)

Dans son étude, Anne Simon formule la révolution proustienne en une équation limpide : « existence + imagination = réalité » (p.186)

Tout lieu de pouvoir s’érige sur un cimetière. Descendre en droite ligne de brutes anoblies ne m’enorgueillissait pas. (p.198)

L’image que je retiendrai :

Celle du château familiale de Luynes, sur la commune de Luynes.