Grégoire C.

http://www.librairie-obliques.fr/

A la tête de la belle librairie Obliques depuis 2011.

Conseillé par (Librairie Obliques)
2 janvier 2016

Fable tragique

Le nouveau roman de Sylvie Germain nous emmène au cœur de l'Europe, dans un pays non-identifié mais qu'on imagine balkanique, détruit par une guerre qui oppose les voisins aux voisins. C'est là que le héros de ce conte voit le jour, innocent et naïf, jeune éberlué assoiffé de connaissance perdu dans un monde qui s'acharne à être toujours plus bête.

Cri du cœur, cri de révolte, ce livre est un message de paix aux humains qui ne cessent de l'oublier. Méthodiquement, Sylvie Germain démontre l’imbécillité de nos sociétés qui ont depuis longtemps oublié l'essentiel. Avec un personnage pur et sans passé, la leçon est d'autant plus percutante et laisse le lecteur abasourdi. Ce livre est un électrochoc. Et si nous faisions enfin la paix avec notre propre planète ?

Marguerite Waknine Éditions

9,00
Conseillé par (Librairie Obliques)
15 décembre 2015

Broderie

Il y a d'abord l'histoire, véridique, de Marguerite Sirvins, schizophrène passionnée qui, enfermée à l'asile, se mit à confectionner sa robe de mariée dans l'attente d'un hypothétique fiancé qui ne viendrait jamais.

Chef d'oeuvre de l'art brut, la robe aujourd'hui exposée à Lausanne est d'une finesse troublante pour un vêtement conçu à partir de chiffons effilochés.
Ensuite, il y a ce texte, impressionnant monologue intérieur tissé lui-aussi avec maestria par Katherine L. Battailellie, et duquel transpire tout l'espoir pathétique d'une femme privée d'amour jusqu'à la folie.
Précieux et succinct, le texte trouve un écrin idéal aux éditions Marguerite Waknine, feuilles jointes mais libres bien à l'abri dans leur protège-cahier.

China Miéville

12-21

Conseillé par (Librairie Obliques)
14 décembre 2015

La planète où l'on ne sait pas mentir

Sa réputation n'est plus à faire, il est déjà considéré comme l'un des auteurs de science-fiction les plus inventifs du moment, mais croyez-moi, avec Légationville, Miéville produit son roman le plus ambitieux.

Le contexte : Ariéka, planète lointaine posée à la lisière de l'univers connu. Ici, les autochtones - poliment appelés les Hôtes - sont des créatures insectoïdes si on peut dire dont la principale caractéristique est de parler la Langue à l'aide de leur deux organes vocaux. La Langue n'est pas seulement un langage tel que nous le concevons, c'est aussi une philosophie complète du rapport de l'être au monde. Le monde fait partie de la Langue. Tous les êtres vivants, s'ils existent, font partie de la Langue. Et par conséquent, tout dans la langue est qualification et analogie. La conséquence directe de ceci est qu'il est impossible de mentir en Langue, ni même de parler de choses ou de concepts qui n'ont jamais été évoqués.

C'est dans cet univers singulier qu'a été construite Légationville, une ambassade humaine où hommes, Ariékans et autres races extra-terrestres cohabitent en paix. Dès le début du roman, on débarque éberlué dans ce paysage totalement nouveau et le premier tiers du livre est une virtuose présentation de cette communauté, de cette planète, de cette race, de cette Langue. Alors oui, il faut s'accrocher car tout ici est neuf et mérite explication mais pour le lecteur amateur de science-fiction rigoureuse, quel plaisir de lire la prose d'un auteur dont la pensée dépasse le folklore spatial, à tel point que les questions linguistiques posées par la Langue sont à ma connaissance inédites : il n'existe pas non plus, il me semble, de langage humain approchant de près ou de loin cette stupéfiante conception de la communication. A la lecture, on se prend ainsi à repenser notre rapport aux mots, aux définitions, au réel, tout en suivant une aventure faite d'action, de trahisons, de coups de théâtre.

Tissant une intrigue profonde et haletante, Légationville réussit le pari fou de mêler linguistique et aventure, science-fiction et philosophie, tout en portant en creux un message d'espoir pour aujourd'hui et les siècles à venir, car s'il est possible de comprendre et de vivre en harmonie avec des êtres aussi étranges que les Ariékans, peut-être qu'il ne serait pas si difficile de se comprendre entre simples êtres humains.

Fleuve Editions

Conseillé par (Librairie Obliques)
14 décembre 2015

La planète où l'on ne sait pas mentir

Sa réputation n'est plus à faire, il est déjà considéré comme l'un des auteurs de science-fiction les plus inventifs du moment, mais croyez-moi, avec Légationville, Miéville produit son roman le plus ambitieux.

Le contexte : Ariéka, planète lointaine posée à la lisière de l'univers connu. Ici, les autochtones - poliment appelés les Hôtes - sont des créatures insectoïdes si on peut dire dont la principale caractéristique est de parler la Langue à l'aide de leur deux organes vocaux. La Langue n'est pas seulement un langage tel que nous le concevons, c'est aussi une philosophie complète du rapport de l'être au monde. Le monde fait partie de la Langue. Tous les êtres vivants, s'ils existent, font partie de la Langue. Et par conséquent, tout dans la langue est qualification et analogie. La conséquence directe de ceci est qu'il est impossible de mentir en Langue, ni même de parler de choses ou de concepts qui n'ont jamais été évoqués.

C'est dans cet univers singulier qu'a été construite Légationville, une ambassade humaine où hommes, Ariékans et autres races extra-terrestres cohabitent en paix. Dès le début du roman, on débarque éberlué dans ce paysage totalement nouveau et le premier tiers du livre est une virtuose présentation de cette communauté, de cette planète, de cette race, de cette Langue. Alors oui, il faut s'accrocher car tout ici est neuf et mérite explication mais pour le lecteur amateur de science-fiction rigoureuse, quel plaisir de lire la prose d'un auteur dont la pensée dépasse le folklore spatial, à tel point que les questions linguistiques posées par la Langue sont à ma connaissance inédites : il n'existe pas non plus, il me semble, de langage humain approchant de près ou de loin cette stupéfiante conception de la communication. A la lecture, on se prend ainsi à repenser notre rapport aux mots, aux définitions, au réel, tout en suivant une aventure faite d'action, de trahisons, de coups de théâtre.

Tissant une intrigue profonde et haletante, Légationville réussit le pari fou de mêler linguistique et aventure, science-fiction et philosophie, tout en portant en creux un message d'espoir pour aujourd'hui et les siècles à venir, car s'il est possible de comprendre et de vivre en harmonie avec des êtres aussi étranges que les Ariékans, peut-être qu'il ne serait pas si difficile de se comprendre entre simples êtres humains.

Film dvd

Beckett / Keaton

E-Cine Solutions

Conseillé par (Librairie Obliques)
5 décembre 2015

Monument

Premièrement c'est l'unique film réalisé par Samuel Beckett.
Deuxièmement, le comédien principal est le vieux Buster Keaton dans l'un de ses derniers rôles.
Il vous faut vraiment un troisièmement ?