Entre science-fiction et fantasy, une histoire d'amour et de guerre, de parents et de créatures, de foyer et de vaisseaux, de dragons et d'aliens, de magie et d'apprentissage.
Incontestablement, ce qui s'est fait de plus beau en comics SF depuis une décennie, et probablement en SF tout court.

Alors qu'il est encore le trublion geek de Fluide Glacial et le clown héroïque fantaisiste de Donjon, Manu Larcenet laisse soudain affleurer ici la lumière noire qui baignera bientôt toute son œuvre.
Son dessin, toujours reconnaissable, se fait doucement plus réaliste, le noir et blanc apparaît parfois (sur les photos sublimes prises par ce Marco alter ego photographe du Manu dessinateur), des silences s'installent, d'une bouleversante éloquence.
Complément clair obscur à sa série humoristique "Le retour à la terre", qui raconte sensiblement la même histoire (un artiste se retire pour faire le point sur lui-même et sur son travail), "Le combat ordinaire" est un roman graphique intime, un regard d'une infinie justesse sur la filiation, le couple et le rapport aux autres, une comédie mélancolique qui touche en plein cœur.

Polar seventies tendance thriller indolent, qui semble ne pas trop se prendre au sérieux, avant de basculer dans une ambiance mélancolique et mortifère inattendue. Une belle réussite, entre "Ed Wood" et "Mindhunter".

Traque sauvage et quête de pouvoir pour des personnages vivants et profonds, qu'ils soient singe, esclave, guerrière ou poète. Roman graphique lyrique et brutal, "Le Dieu Fauve" est un récit d'une immense puissance narrative, servi par un dessin fougueux et habité.

Chronique sincère et douce-amère d'une rencontre, et peinture incroyablement juste des sentiments, des doutes, des désirs, et de tout ce qui empêche d'être soi dans la relation à l'autre.
Poétique et pragmatique à la fois, beau et triste comme un poème d'Emily Dickinson, dont les mots plusieurs fois cités ici, touchent en plein cœur.