Chambres closes. Art et claustration à l'âge du roman policier, Art et claustration à l'âge du roman policier
EAN13
9782754108591
ISBN
978-2-7541-0859-1
Éditeur
Hazan
Date de publication
Collection
Bibliothèque Hazan
Nombre de pages
224
Dimensions
21 x 14,2 x 1,3 cm
Poids
344 g
Langue
français

Chambres closes. Art et claustration à l'âge du roman policier

Art et claustration à l'âge du roman policier

De

Hazan

Bibliothèque Hazan

Indisponible
- Lieux de mystère, espaces de création, intérieurs adultères, maisons closes ou territoires secrets, les chambres closes entretiennent d’étroits rapports avec l’art, au carrefour entre plusieurs disciplines, peinture, photographie, littérature, bande dessinée, cinéma.

Les Demoiselles d’Avignon naissent la même année, 1907, que Le Mystère de la chambre jaune. Les premiers à voir le tableau le décrivent en des termes qui n’auraient pas déparé chez Gaston Leroux : « quelque chose de fou et de monstrueux » venait de se commettre dans « la chambre de la bonne », comme on surnommait l’atelier de Picasso à Montmartre.
Empruntée au roman policier, la notion de « chambre close » sert ici à dessiner et comprendre le rôle de l’espace intérieur dans l’art et le discours sur l’art au cours des XIXe et XXe siècles. Elle vise à la fois les images, la légende de l’artiste, les dispositifs de production et d’exposition de la peinture.
 
La chambre close désigne d’abord les images qui bousculent l’univers calfeutré, symbole de la propriété bourgeoise que Walter Benjamin comparait à un étui. Des premières bandes dessinées au cinéma muet, l’image humoristique a tiré des effets tragi-comiques de l’incompatibilité explosive entre les murs clos et leurs occupants fébriles.
En peinture, alors que la scène d’intérieur connaît un nouvel âge d’or, ce déchaînement semble toujours prêt à éclater, il suscite même un sentiment d’inquiétante étrangeté qu’il convient de mettre en rapport avec le genre prolifique des histoires policières et d’anticipation, où les murs enferment les crimes et laissent échapper les criminels. Habituellement rapprochés de la littérature symboliste et du théâtre d’Ibsen, les intérieurs de Vuillard, Munch, Vallotton et d’Hammershøi sont ainsi à mettre en rapport avec les romans de H.G. Wells, Conan Doyle et Leroux.
 Le modèle de la chambre close peut enfin s’opposer à l’utopie moderniste de la transparence et du décloisonnement, chers à certaines avant-gardes. C’est dire que le mystère de la vie et des êtres y réclame ses droits. L’art brut, par exemple, réactive comme jamais le mythe de la « claustration féconde ». Ce livre s’achève par une réflexion sur la figure du collectionneur, comme coupé du monde, et celle de l’artiste emmuré qui, à l’instar d’Henry Darger, laisse derrière lui un chef-d’œuvre inconnu né dans la chambre close.
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