LE REALISME ESTHETIQUE
EAN13
9782130549239
ISBN
978-2-13-054923-9
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Collection
L'interrogation philosophique
Nombre de pages
248
Dimensions
21,7 x 15 x 1,4 cm
Poids
342 g
Langue
français
Code dewey
111.85
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Ce livre défend la thèse du réalisme et s'oppose à l'antiréalisme dominant dans la philosophie moderne, selon lequel le monde n'est que notre représentation. Ce réalisme peut être appliqué à l'esthétique, les propriétés esthétiques sont réelles, et nous pouvons les attribuer correctement aux objets qui les possèdent. Existe-t-il une harmonie entre le monde tel qu'il est, notre nature humaine et notre esprit ? Telle est la question centrale de ce livre.

*

L'auteur ne dissocie pas la recherche esthétique de la recherche métaphysique et épistémologique. Sa thèse fondamentale est la suivante : il existe un monde en dehors de nous. Par consequent, on peut connaître le monde qui nous entoure tel qu'il est, au moins partiellement. En art, logiquement, l'auteur défend l'idée selon laquelle il existe un beau objectif, dont les lois sont perçues par tous, et qui se réalise dans l'accord sensible des esprits, dont le goût a été éduqué. La condition de possibilité ultime étant celle d'une nature humaine, dont le lot commun est un certain nombre de dispositions, développées ou non par l'éducation. Le socle de cette doctrine est finalement anthropologique. On est loin des thèses contemporaines sur le rien de l'art ou l'impossibilité de connaître le monde ou le beau. Avec un arsenal d'arguments puisés chez Aristote, saint Thomas d'Aquin, ou Wittgenstein, l'auteur s'emploie à défendre le bon sens, malmené dans la philosophie contemporaine. On est content de voir ce texte échafauder son édifice conceptuel à partir de sa propre maçonnerie et non en piochant dans le tas d'idées à la mode. Roger Pouivet cite Antoine Compagnon et la schizophrénie de nombre de critiques littéraires, faisant semblant de croire à la « mort de l'auteur » tout en continuant de lire des notices biographiques. Bref, on a affaire à un texte qui refuse le terrorisme métaphysique. A contre-courant des thèses ambiantes, à savoir qu'il n'y a pas de monde, seulement des représentations du monde, ce texte milite pour la reconnaissance de la réalité et, partant, se fait le champion du réalisme en esthétique. L'auteur est loin de simplifier les thèses qu'il combat. Celles-ci, même byzantines, lui sont nécessaires pour établir sa propre doctrine. On suit l'auteur pas à pas dans ce dédale. On songe à Descartes, pour ce style clair et distinct, occupé à trier les idées et les écoles, et à séparer le vrai du faux, bien que l'auteur ne le porte pas dans son cœur à cause de sa mise en doute de l'existence du monde extérieur. Détruire certaines évidences de la philosophie contemporaine, qui disqualifie souvent ses adversaires en les traitant de « naïfs », passe aussi par le vocabulaire. L'auteur utilise le mot « vertu », disposition acquise à faire le bien ou à reconnaître le beau. Ce livre est aussi, en creux, un éloge de l'esthétique. Peindre des choses est une affirmation métaphysique : cela signifie que des choses existent.
(D. Berthezène)
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