L'affaire Sokal ou la querelle des impostures
EAN13
9782130496076
ISBN
978-2-13-049607-6
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Collection
Science, histoire et société
Nombre de pages
288
Dimensions
21,7 x 15 x 1,7 cm
Poids
400 g
Langue
français
Code dewey
305.552

L'affaire Sokal ou la querelle des impostures

De

Presses universitaires de France

Science, histoire et société

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"Le 21 mai 1996 le professeur Stanley Fish de la Duke University, signe un long article pour le "New York Times". S'il aborde dans ce journal la question de la réalité du monde extérieur étudié par la physique, c'est pour défendre certains des auteurs qu'il édite en tant que directeur de Duke University Press. Dénoncés comme "postmodernes", ces auteurs ont été accusés de soutenir des thèses relativistes sur la science, c'est-à-dire de présenter celle-ci comme une simple construction sociale, plutôt que de reconnaître la réalité de ses lois.On peut toutà la fois prétendre que la science est socialement construite et reconnaître la réalité des lois physiques, soutient Fish. Le 10 juin 1996, Ruth Rosen, professeur d'histoire à l'Université Davis choisit, dans la même controverse, le camp opposé. Elle s'en prend au caractère ésotérique de la littérature des mêmes "théoriciens académiques" du "postmodernisme", terme qui désigne décidément les accusés. Elle dénonce leur prétention à produire une critique sociale et leur dénie le droit de se dire de gauche, compte tenu de l'obscurité de leurs écrits. Sa théorie esthético-politique est ainsi formulée : ils prétendent démocratiser la pensée, mais ils écrivent à dessein dans une langue destinée à une élite d'initiés. A ses yeux, comme pour plusieurs journalistes américains, la technicité de la langue indique une position conservatrice. On reconnait dans ce mélange des genres le thème de l'égalitarisme épistémologique cher à certains courants anti-élitistes anglo-saxons du XIXème siècle.Le 8 août c'est le prix Nobel de physique Steven Weinberg qui s'exprime longuement dans les colonnes de la New York Review. Au détour d'une longue argumentation sur les rapports (à son avis à peu près inexistants) entre philosophie et science, il incrimine le style obscur de certains théoriciens dont Jacques Derrida lui semble le type même. Le 20 décembre 1996 "Le Monde" rend compte de ce qu'il nomme "la mystification pédagogique du professeur Sokal", la maneuvre par laquelle ce dernier, professeur de physique à New York, a fait accepter un faux article par une revue d'études culturelles.Son ami et collègue Jean Bricmont, professeur à l'Université de Louvain, déclare : "La culture française d'après-guerre s'est éloignée d'une tradition pourtant elle-même bien française, celle de Diderot et des Lumières, ... Pourquoi la France est-elle particulièrement visée ? Parce que comme me l'a dit un ami argentin, il faut attaquer l'armée de l'ineptie dans son quartier général.C'est avec le projet de dessiner quelques traits de cette mise en question de la trivialité des savoirs, d'en observer les ressorts et les pratiques, d'en repérer les représentations idéologiques et d'en comprendre les contradictions, que l'histoire de la querelle des impostures est racontée et analysée dans les pages qui suivent. Ce qui suppose avant tout d'étudier de plus près la véritable nature de l'événement fondateur. "Extraits de l'introduction
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