Mélissa, magie, astres et démons dans l'art italien de la Renaissance
EAN13
9782754101844
ISBN
978-2-7541-0184-4
Éditeur
Hazan
Date de publication
Nombre de pages
356
Dimensions
21 x 14 cm
Poids
555 g
Code dewey
704.949

Mélissa

magie, astres et démons dans l'art italien de la Renaissance

De

Hazan

Indisponible
Cet ouvrage a pour point de départ la mise au jour du programme du décor peint réalisé vers 1585 au plafond de la chambre du cardinal Ferdinand de Médicis, dans sa villa romaine du Pincio. L’examen de figures féminines regroupant les attributs des planètes et des muses et celui des signes du zodiaque distribués sous forme de triplicités sont en effet à l’origine d’une longue enquête au sein du savoir astrologique et de la philosophie néoplatonicienne de la Renaissance. Les circonstances particulières de la commande médicéenne incitaient par ailleurs à reconnaître, derrière ces références à la fois singulières et savantes, une instrumentalisation politique qui ne pouvait être réduite au concept de propagande. C’est pourquoi j’en suis venu à m’intéresser à la magie astrale et plus précisément aux talismans astraux, et à m’interroger sur les conditions qui auraient permis de les traduire à l’échelle d’un décor peint. La magie astrale et les virtualités talismaniques de la peinture sont devenues de la sorte l’objet central d’une réflexion qui devait, par là même, nécessairement se confronter au décor astrologique le plus important et le plus complexe de la Renaissance, celui du palais Schifanoia (1469-1470), dont on avait déjà écrit qu’il était de nature talismanique, sans avoir jamais tenté de le démontrer en expliquant comment et à quelle fin il aurait pu fonctionner de la sorte, raison pour laquelle l’étude en était restée aussi fragmentaire et cloisonnée. J’ai donc voulu m’attaquer à cette tâche, en poursuivant un travail engagé par Aby Warburg et approfondi par d’autres spécialistes et en proposant une véritable lecture intégrée des différents registres du vaste décor pariétal de la résidence de Borso d’Este. Alors que le programme médicéen est essentiellement dépendant de Marsile Ficin et d’une traditon astrologique dérivant de Ptolémée, à Ferrare se rencontrent des traditions latines (Manilius) et médiévales (sources mythographiques), égyptiennes et indo-arabes (décans), convoquées dans un programme beaucoup plus complexe même s’il propose un fonctionnement talismanique et un rôle politique comparables, ayant rapport, à Ferrare, à la constitution d’un État princier et à l’obtention d’un titre ducal. Après la villa Médicis et le palais Schifanoia, la prise en considération des contextes artistiques et culturels florentin et ferrarais m’invitait, au-delà de l’exploitation magique des images astrales, à poursuivre et à élargir l’enquête avec la représentation des magiciennes dont ces deux centres artistiques se sont fait une spécialité. Après avoir changé de registre et de ton, en passant de la magie astrale à la magie noire, de la philosophie néoplatonicienne à la littérature épique et romanesque, des enjeux politiques aux divertissements publics, on finit par assister au crépuscule de la démonologie platonicienne. Après avoir joué avec les prestiges équivoques de la magie, le politique finit par la disqualifier et la bannir. Mais c’est bien le même imaginaire occulte de la Renaissance qui habite toutes ces réalisations et marque de son empreinte particulière certaines des productions artistiques les plus remarquables de la période.
S'identifier pour envoyer des commentaires.