Le cheval, élément libre

Est-ce l’un de ces mustangs encore sauvages qui foulent les plaines américaines ? Est-ce ce grand selle français alezan qu’une adolescente lâche dans le paddock de son club après une reprise et qui se roule avec un plaisir évident dans le sable ? Est-ce pur-sang anglais qui, ivre de vitesse, emmène son jockey vers la victoire ? Est-ce ce mérens à la robe noire qu’on emmène lors d’une transhumance brouter dans les montagnes pyrénéennes ou ce camargue à la robe grise que les gardians laissent en semi-liberté vivre en troupeau dans le delta du Rhône ? Cavaliers ou non, nous avons tous en tête notre cheval libre. Pour certains, lecteur assidu des romans de Walter Farley, c’est un étalon noir à la puissante musculature qui galope sur la plage d’une île déserte après avoir sauvé le jeune Alec de la noyade. Pour d’autres, c’est un camargue farouche nommé Crin Blanc qui ne va offrir son amitié qu’à Folco. Mais alors, ces chevaux sont-ils réellement libres puisque leur destin est lié à celui des hommes ?Les chevaux dévoilent toute leur majesté et leur charisme lorsqu’ils sont nus, sans selle ni bride. La photographe allemande Christiane Slawik l’a compris et, si elle va à la rencontre des hommes et de leurs montures, c’est bien souvent ces dernières qu’elle aime photographier. Seules, lâchées dans une prairie, sur une plage ou tout autre lieu. Sur ces clichés, les chevaux subliment les paysages environnants. Ils magnifient un désert, rendent magique une forêt et si la prairie fleurie est jolie, on se dit que, décidemment, elle ne prend réellement vie que sous les sabots d’un troupeau de chevaux… La nature, où se mêlent les quatre éléments, est glorifiée par un cinquième, le cheval.