Le roman de la Toscane

Laura égalait en charme et en raffinement le tableau de « La Simonetta » de Botticelli. Cette Vénus, dont on déclamait depuis des siècles la beauté, renaissait à mes yeux. Ainsi avant même d’aller visiter la Galerie des Offices, l’apparition plus vraie que nature se présentait devant moi, sous les traits sublimissimes d’une lointaine cousine. Aussi belle que la Toscane, aussi suave qu’une Madone florentine, avant que je n’écrive la première phrase de mon essai sur l’art en Toscane, raison pour laquelle je me trouvais à Sienne. La romance se dessinait sur ces traits, dont un ovale parfait encadrait son visage. Ses yeux m’avaient furtivement regardé, mais leur profondeur devenait « tremblement » et les frissons intérieurs qu’ils m’imposaient, c’était la terre s’ouvrant sous mes pieds. Je sentis bouger le monde autour de moi. « Eppur si muove » aurait dit Galilée.