Avant l’orage
EAN13
9782373721553
ISBN
978-2-37372-155-3
Éditeur
Dilecta
Date de publication
Nombre de pages
256
Dimensions
28,8 x 22,5 x 2,3 cm
Poids
1126 g
Langue
français

Avant l’orage

Dilecta

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Coédition Dilecta / Bourse de Commerce – Pinault Collection
Langues : français / anglais
L’exposition « Avant l’orage » ouvrira ses portes le 8 février 2023 à la Bourse de Commerce – Pinault Collection à Paris
De février à septembre, de l’hiver à l’automne, le cycle d’expositions « Avant l’orage », présentée par la Collection Pinault, invite à un cheminement, de l’ombre à la lumière, à travers des installations et des œuvres emblématiques pour certaines, inédites pour d’autres, d’une quinzaine d’artistes, qui s’emparent de tous les espaces de la Bourse de Commerce. Sur fond de dérèglement climatique, dans l’urgence du présent, avant que l’orage à nouveau n’éclate, les artistes de l’exposition inventent des écosystèmes instables figurant d’inédites saisons.
Alors que les calendriers ancestraux étaient conditionnés par les mouvements cosmiques, notre course effrénée au progrès et à l’abondance a irrémédiablement transformé notre environnement. Son dérèglement nous oblige à nous adapter en retour. Jadis grenier à blé de Paris, le bâtiment de la Bourse de Commerce fut à partir de 1889 le témoin et l’acteur de l’accélération mondialisée des échanges prédateurs, issue de la colonisation et de l’exploitation intensive des ressources de la planète. L’édifice incarne cette nouvelle ronde désynchronisée du temps. Dans l’architecture de fer, de verre, de pierre et de béton de la Bourse de Commerce, qui pourrait tout aussi bien être celle d’une serre, une série de temporalités fugitives et contradictoires apparaissent, dont le paysage imaginé par Danh Vo pour la Rotonde.
Au sein des autres espaces, un accrochage de la Collection Pinault soutient cette naissance d’une ronde de saisons en devenir, d’écosystèmes en mutations, de micro-territoires en gestation, baignés dans une lumière tendant vers un crépuscule climatique mutant. Hicham Berrada, qui immerge le visiteur dans un paysage en pleine transformation, nous fait prendre conscience de la beauté d’un monde sans nous. Diana Thater nous fait pénétrer dans un paysage irradié, théâtre apocalyptique, tandis que Pierre Huyghe suit les faits et gestes d’un singe, errant dans ce qui semble être une ville abandonnée aux abords de Fukushima ou que Robert Gober met en scène une nature en trompe l’œil dont nous sommes irrémédiablement séparés.
Chez Lucas Arruda, ce sont de minuscules paysages mentaux qui composent un univers fait d’indistinctions, où les ciels de poix, sfumati toxiques, laissent la place à des couleurs inventées, difficiles à discerner. La peinture est tout à la fois organique, chromatique et vénéneuse dans les empreintes que Thu Van Tran dépose sur les surfaces du white cube à partir de voiles d’hévéas transformés en caoutchouc par l’exploitation coloniale en Amazonie et en Asie depuis la fin du 19e siècle. Dans l’œuvre d’Anicka Yi, ce sont les cocons végétaux qui accouchent d’insectes robotiques, brouillant la frontière entre le naturel et l’artificiel, à l’image du cyborg de Donna Haraway, chez qui s’annule tous les dualismes issus de la modernité, pour mieux embrasser toutes les porosités entre les êtres et les identités : ces mutations s’annonçaient déjà dans les hybridations d’Alina Szapocznikow, où le corps humain se mêle au végétal comme à l’objet. La nature relationnelle de notre humanité s’exprime également dans le dialogue que Daniel Steegmann Mangrané engage avec Cy Twombly : le peintre américain y décrivait une course cyclique déréglée du temps, où la barque solaire se confondait avec l’image d’un oeil qui s’ouvre pour mieux se fermer, et où la croyance aux dieux antiques se mêlent aux ondulations du désir. L’artiste espagnol s’y love en déployant une somme de situations fragiles, simples fils tendus abritant des feuilles et des branches, filaments lumineux répondant aux fluctuations du climat comme à la présence des visiteurs.
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