Gmcc 2022-3, n.287, La pacification : une autre forme de guerre ?
EAN13
9782130834854
ISBN
978-2-13-083485-4
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Collection
GUERRES MONDIAL
Dimensions
23,8 x 15,4 x 1,3 cm
Poids
230 g

Gmcc 2022-3, n.287

La pacification : une autre forme de guerre ?

Presses universitaires de France

Guerres Mondial

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Les guerres d'Irak et d'Afghanistan ont remis en lumière le mot et la notion de pacification. La terminologie de pacification est beaucoup plus chargée de sens qu'on ne le croit communément et ne se réduit pas à une répression coloniale brutale. Elle ne remonte ni à l'époque de la Révolution (pacification de la Vendée par le traité de Cholet), ni même au XIXe siècle avec des textes comme celui de Bruguière - De la pacification du royaume d'Alger et de son avenir (1831).
D'origine latine, on trouve le vocable chez Cicéron dans le sens de retour à la paix, chez Aulu Gelle signifiant accommodement ou réconciliation et chez Salluste. Au XVIe on parle de la pacification de Gand du 8 novembre 1576, une alliance entre les 17 provinces des Pays Bas dans le but de faire cesser les exactions des troupes espagnoles et de mettre un terme à la guerre entre les provinces loyales et les provinces révoltées de Hollande et Zélande.
En France, les édits de pacification entre 1560 et 1591 tentent de mettre fin aux persécutions et à la guerre civile entre protestants et catholiques. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le terme retrouve vie avec la guerre des Camisards et au XIXe, il entre dans le vocabulaire colonial classique. Au début du XXe, il remplace les mots « guerre ou conquête ». On parle par exemple de la pacification du Maroc.
Après la Seconde Guerre mondiale, le mot, devenu désuet car trop attaché à la colonisation, se charge d'un nouveau contenu. Avec le développement des guerres révolutionnaires, il devient souvent synonyme de contre-guérilla, de contre-insurrection ou de méthode contre-révolutionnaire, tout en gardant les sens anciens. Un manuel distribué à partir de 1949 aux partants pour l'Indochine précise par exemple : « Notre but est de permettre à ces derniers (les Vietnamiens) de restaurer l'ordre et la paix... Notre mission est avant tout pacificatrice. » L'ambiguïté du terme va donc bien au-delà l'idée d'une guerre ou de l'écrasement d'un peuple et de sa culture.
Le présent dossier traitera des aspects militaires de la pacification.
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