Le voyage de la racine Alechinsky
EAN13
9782718608549
ISBN
978-2-7186-0854-9
Éditeur
Galilée
Date de publication
Collection
Collection Écritures-figures
Nombre de pages
131
Dimensions
23,7 x 20,9 x 1,4 cm
Poids
440 g

Le voyage de la racine Alechinsky

De

Illustrations de

Galilée

Collection Écritures-figures

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Alechinsky entre en art par la racine.

Premiers carnets de dessin du jeune homme : il choisit le plus végétal du végétal, le plus archaïque du vivant, le rude au toucher, le plus résistant à la mortalité. Pas la parade, mais la souche. Chez les autres on fait du « beau ». Sans hésiter Alechinsky va droit à la vie. Il est élémentaire, être parmi les êtres. Ami de ce qui pousse et change. Il s’intéresse à ce qui est par terre. Plus tard il relèvera du sol les plaques rondes de ce qu’il appelle le « mobilier urbain ». Son monde s’étend des échevèlements primordiaux aux premières formes géométriques. Archimédique, comme tous les grands lecteurs d’Univers, il aura été toute sa vie passionné par les remuements cosmiques. Ce qu’il peint – dans un engagement de tous ses corps, de la tête aux pieds, des deux mains –, c’est l’en-mouvement des êtres, l’activité, le fourmillement, la croissance, le déferlement. La résistance des choses à l’assignation à une définition. Un air de rébellion au cliché souffle dans toutes ses créatures. Cela cause au spectateur une sacrée déstabilisation : on croit regarder un paysage – comme d’habitude. Voilà que c’est le Paysage qui est regardant. Regardant, et donc par homonymie, regardant. On se défend comme on peut, quand on est paysage.

Quant au Livre, Alechinsky aura inventé l’entêtement du Livre à ne pas se laisser feuilleter n’importe comment. Alechinsky pousse. Il avive, affirme l’autre côté. Sitôt avancé dans son monde, on doit laisser tomber l’ordre établi, se désinculquer vite des appris-à-l’école. Adieu les oppositions les hiérarchies, les primats, et salut aux relégués de la civilisation conventionnelle : avec Alechinsky les différences reprennent leurs droits, la main gauche revient, l’être vivant se déploie en tous sens, la cour vient au jardin et la mer va au ciel. Fin de l’amputation des corps et des âmes.

H. C.
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