Discours sur la religion et sur quelques autres sujets
EAN13
9782213028170
ISBN
978-2-213-02817-0
Éditeur
Fayard
Date de publication
Collection
Littérature française
Nombre de pages
288
Dimensions
32 cm
Poids
923 g
Langue
français
Code dewey
194

Discours sur la religion et sur quelques autres sujets

De

Fayard

Littérature française

Indisponible
Les Pensées furent-elles vraiment écrites sous forme de fragments? Se réduisent-elles à un recueil d' aphorismes? La question peut sembler d'autant plus saugrenue que Pascal passe depuis trois siècles pour l'écrivain fragmentaire par excellence, et le fragment pour l'expression naturelle de son " effrayant génie ". Nietzsche n'écrivait-il pas en 1885: " Les livres les plus profonds et les plus inépuisables participeront toujours du caractère aphoristique et soudain des Pensées de Pascal "? Et Lucien Goldmann, en 1955, n'énonçait-il pas cette règle littéraire: " Il n'y a, pour une oeuvre tragique, qu'une seule forme d'ordre valable, celui du fragment, qui est recherche d'ordre, mais recherche qui n'a pas réussi et ne peut pas réussir à l'approcher "? En réalité, parler ainsi est tout simplement commettre un anachronisme. Issu du romantisme allemand, le concept de fragment est dépourvu de signification au XVII e siècle, auquel Pascal ne fait à cet égard aucune exception: comme tous les apologistes de son temps, il écrivait des discours continus et le plus souvent d'assez longue haleine (chacun connaît les deux exemples fameux du " Pari " et des " Deux infinis ") que l'on trouvera ici restitués _ recollés _ pour la première fois sous leur figure originelle et publiés dans l'ordre chronologique probable de leur rédaction. Bien loin de composer une rhapsodie, Pascal cherchait et trouvait un " ordre des raisons ", même si sa conception de la raison et de l'ordre n'est plus tout à fait celle de Descartes, mais les fonde l'une et l'autre sur une " logique du coeur " (Heidegger). Cependant, à la mort de Pascal, n'a-t-on pas découvert ses manuscrits dans le plus grand désordre et morcelés en bouts de papier de toutes tailles? Certes, mais l'on sait parfaitement pourquoi ils se présentaient ainsi: c'est que Pascal avait formellement désavoué, vers 1660, ses discours primitifs à cause de leur trop grande disparate, et qu'il les avait lui-même découpés avec l'intention, ou plutôt l'espoir, de rédiger, sur cette base, un livre nouveau et unitaire, une " Apologie de la religion chrétienne ". Il n'empêche que, s'il est évidemment loisible de spéculer sur le " plan " qu'eût suivi ce livre jamais écrit et sans doute impossible à écrire, seul le retour vers l' amont de la création pascalienne, c'est-à-dire le remembrement des " fragments " où elle s'est accidentellement dispersée, peut en livrer le sens authentique. Ce retour au discours pascalien en son jaillissement premier, en sa simplicité et sa monumentalité, c'est à lui qu'invite cette édition, véritable édition originale de ce qu'on appelle depuis 1670 les Pensées . Emmanuel Martineau, né à Bordeaux le 16 septembre 1946, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé de philosophie, chercheur au CNRS de 1974 à 1988, a publié, outre des recherches phénoménologiques personnelles, la première traduction française intégrale de Etre et Temps de Martin Heidegger (1985, hors commerce) et la première édition d'un traité métaphysique capital du XII e siècle, L'unité de Dieu et la pluralité des créatures d'Achard de Saint-Victor (1987, Ed. du Franc-Dire) .
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