Ils ne m’auront pas, Capture, travail forcé, évasion d’un prisonnier français durant la Seconde Guerre mondiale (juin 1940-février 1942)
EAN13
9782912222602
ISBN
978-2-912222-60-2
Éditeur
Éditions Claire Paulhan
Date de publication
Collection
POUR MEMOIRE
Nombre de pages
416
Dimensions
21,5 x 13 x 2,7 cm
Poids
550 g
Langue
français

Ils ne m’auront pas

Capture, travail forcé, évasion d’un prisonnier français durant la Seconde Guerre mondiale (juin 1940-février 1942)

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Éditions Claire Paulhan

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e peintre Jean Hélion (1904-1987), engagé dès la fin des années 1920 dans la non-figuration, prit une part active aux mouvements Art concret (1930) et Abstraction-Création (1932-1934), puis il s’installa en Virginie (USA) où il amorça un retour vers le réalisme pictural, interrompu par la Seconde Guerre mondiale. Son rapatriement volontaire en France en janvier 1940 pour com­battre les troupes allemandes, la débâcle et la capture de sa compagnie à l’heure de l’armistice, son internement dans un camp de prisonniers à Orléans, le travail forcé dans un Kommando agricole de Poméranie, son action décisive en tant qu’« homme de confiance » sur le Nordenham, un bateau-prison du port de Stettin, son évasion d’Allemagne le 17 février 1942 et son difficile retour vers Paris occupé forment la trame de They Shall Not Have Me (Ils ne m’auront pas). Rédigé pendant l’hiver 1942-1943, ce texte est resté inédit en français jusqu’à aujourd’hui. Rares sont les témoignages à la fois littéraires et réalistes sur la rude vie quotidienne des prisonniers de guerre français en Stalag. Encore plus rares sont ceux qui ont été écrits à chaud, pour soutenir la France libre en exil et l’effort de guerre américain. Dans cette perspective, il fallait que le récit de Hélion demeurât au plus près des choses vues en tant qu’artiste, et subies en tant qu’homme : « À mon arrivée par une nuit glaciale, des mois auparavant – ou plutôt des siècles – le bateau sentait le vernis et le bois neuf. Il dégageait maintenant une odeur de corps mal lavés, de fromages pourrissant dans des cartons et de tout ce que les vêtements avaient absorbé dans les tunnels, les ateliers ou les quais : charbon, fuel, goudron, engrais. / Les ampoules au carbone éclairaient de moins en moins bien. On devinait, plutôt qu’on ne voyait, les étranges constructions faites de cordes, de bâches, de papiers, de caisses démontées, de vieux cartons qui envahissaient le bateau comme des toiles d’araignées, mais avec fantaisie. Les étroits passages entre les châlits étaient devenus impraticables. / De temps en temps, l’officier de con­trôle piquait une colère et ordonnait le démontage du tout. Mais les échafaudages baroques, les crochets et les paravents repoussaient irrésistiblement. Ils répondaient à un besoin de rangement des vêtements et de la nourriture, mais plus encore à un besoin psychologique. Plus que jamais, uniformité signifiait soumission. Grâce à ses installations bizarres, entre paillasse et plafond, le prisonnier pouvait se persuader qu’il préservait sa précieuse individualité. »
Jean Hélion revint vivre à Paris en 1946 et peignit alors de grandes compositions allégoriques, révélant cette « figure du monde » dont son expérience de la guerre a été le catalyseur, sinon la clef.
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