Histoire culturelle de la France au XIXe siècle
EAN13
9782200353278
ISBN
978-2-200-35327-8
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Collection U
Nombre de pages
318
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
624 g
Langue
français
Code dewey
306.094

Histoire culturelle de la France au XIXe siècle

De

Armand Colin

Collection U

Indisponible
Introduction?>L'HISTOIRE CULTURELLE est un secteur historiographique en pleine expansion. C'est entre la fin des années 1960 et le milieu des années 1980, pour reprendre la chronologie proposée par Pascal Ory, que se cristallise la nouvelle approche dont le manifeste fondateur est à chercher dans un article de Pascal Ory précisément, « Pour une histoire culturelle de la France contemporaine » publié en 1981. L'histoire culturelle s'édifie en partie dans la continuité de l'histoire des mentalités. Philippe Poirrier la définit d'ailleurs comme une « histoire fille des mentalités ». Si l'on nous permet un rapprochement que d'aucuns jugeront frivole, on peut songer ici à Saint-Saëns pour qui « l'opérette [était] une fille de l'opéra-comique ayant mal tourné » et qui ajoutait aussitôt « mais les filles qui tournent mal ne sont pas toujours sans agrément...». La comparaison n'est pas si incongrue qu'il pourrait paraître car l'histoire culturelle, encore de nos jours, continue à voir sa légitimité parfois remise en cause et à être regardée avec méfiance par certains historiens. Par rapport à l'histoire des mentalités, elle adopte en tout cas une approche différente et des méthodes moins sérielles et quantitatives. À partir du milieu des années 1980, l'histoire culturelle se structure, bénéficiant du fait que le paysage historiographique français n'est plus dominé par un courant hégémonique comme au temps de l'École des Annales. Cette structuration est jalonnée de publications : en 1997 paraît l'ouvrage collectif Pour une histoire culturelle dirigé par Jean-Pierre Rioux et Jean-François Sirinelli, en 2004 un « Que-sais je ? » rédigé par Pascal Ory et, en 2005 les actes d'un colloque intitulé L'Histoire culturelle du contemporain. En 2008 enfin, Philippe Poirrier, déjà auteur en 2004 d'une synthèse très documentée (Les Enjeux de l'histoire culturelle), dirige un ouvrage qui élargit le débat à l'échelle internationale : L'Histoire culturelle : un « tournant mondial » dans l'historiographie ? Dans ce dernier livre, Philippe Poirrier rappelle que l'histoire des mentalités était étroitement liée à l'histoire sociale « à la française ». Ce lien avec l'histoire sociale demeure l'un des caractères principaux de l'histoire culturelle et la façon dont il est perçu par les historiens permet de distinguer des postures assez différentes. Si les tenants d'une histoire des sensibilités (ou « du sensible ») développée par Alain Corbin se préoccupent surtout des représentations, quitte à s'affranchir parfois des réalités sociales sur lesquelles elles reposent, la définition de l'histoire culturelle proposée par Pascal Ory (à savoir une « histoire sociale des représentations » – définition assez largement admise) met plutôt l'accent sur l'ancrage social de la démarche culturaliste. Cette dernière définition est proche de celle de Jean-Yves Mollier : « [l']étude des univers mentaux et des pratiques culturelles ».La plus grande difficulté est sans doute de parvenir à circonscrire le champ de l'histoire culturelle. « Tout n'est pas culturel, dans l'exacte mesure où rien n'y est radicalement étranger », écrit Pascal Ory. Christophe Prochasson, lors d'un colloque sur l'histoire culturelle de la Grande Guerre (tenu en 2002 et publié en 2005), pointe l'« inconsistance épistémologique [de l'histoire culturelle] qui en mine les fondements » : « On y rencontre des strates aussi diverses que l'histoire des productions et des institutions culturelles, l'histoire des idées, l'histoire intellectuelle comme celle des intellectuels, l'histoire des représentations, l'histoire de l'art, des sciences, voire certains segments de l'histoire politique ». Cette indétermination est elle-même la conséquence des multiples définitions du mot « culture ». Roger Chartier distingue deux tendances principales : « D'un côté, la culture entendue comme un domaine particulier de productions, de pratiques et d'expériences intellectuelles et esthétiques ; de l'autre, la culture dans sa définition anthropologique, pensée comme l'ensemble des mots, des croyances, des rites et des gestes à travers lesquels les communautés donnent sens au monde, qu'il soit social, naturel ou surnaturel. » Il nous semble que ces deux tendances sont réunies dans la définition proposée par Paul Gerbod, dans l'introduction de son Europe culturelle et religieuse de 1815 à nos jours (1977) : « L'on ne peut plus limiter la culture, comme on l'a fait longtemps, à la création littéraire, artistique et scientifique. Il faut l'étendre à l'ensemble des coutumes, des croyances, des institutions, des idéologies et des techniques concernant tous les secteurs de la vie sociale et relationnelle, que se partagent et se transmettent les membres d'une société donnée. » Nous faisons nôtre cette définition, tout en étant conscient que les pages qui suivent n'en proposent qu'une illustration imparfaite – du fait de nos lacunes (que tout chercheur doit reconnaître tout en s'efforçant de les combler !) et du fait également des inévitables choix qu'impose la rédaction d'un manuel, synthétique par nature.
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