VIVRE AVEC LES AMERICAINS
EAN13
9782809801903
ISBN
978-2-8098-0190-3
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
POLITIQUE, IDEE
Nombre de pages
260
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
410 g
Langue
français
Code dewey
306.097

Vivre Avec Les Americains

De

Archipel

Politique, Idee

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OUVRAGES COLLECTIFS :

Israël : déception, méfiance et crispation, Les Cahiers de l'Orient, 2003.

Palestine, essoufflée et meurtrie, Les Cahiers de l'Orient, 2002.

Algérie, les raisons de la colère, Les Cahiers de l'Orient, 1998.

PRÉFACE ET TRADUCTION :

Barack Obama, De la race en Amérique, Grasset, 2008.

www.editionsarchipel.com

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eISBN 978-2-8098-0963-3

Copyright © L'Archipel, 2009.

À mes parents

Préface

L'Amérique est un pays en proie aux changements permanents : ils sont sporadiques ou éphémères, parfois la résultante des querelles incessantes entre l'establishment, les minorités et les lobbies. Ils peuvent aussi correspondre à une évolution lente mais réelle des mentalités – surmonter les obstacles que représentent le racisme anti-noir et celui des Noirs envers les Blancs, par exemple. Quels qu'ils soient, il est rare que personne ne les ait vus venir.

Or c'est justement le cas du phénomène Obama : les commentateurs de tous horizons ont fini par le prendre en considération, comme on prend un train en marche. Barack Obama a été élu avec la plus grande majorité jamais obtenue par un démocrate depuis l'assassinat de Kennedy. Les médias l'ont aussitôt surnommé « le Kennedy noir », englobant dans un même raccourci les points communs des deux sénateurs: la jeunesse, l'élégance, l'audace et une vision fédératrice. Il est encore trop tôt pour juger de la capacité du nouveau président à tenir sa promesse d'une Amérique plus fraternelle, plus pragmatique et plus ouverte sur le monde. Mais s'il parvient à satisfaire les si nombreuses attentes suscitées par sa victoire, c'est JFK qui méritera sans doute le surnom d'« Obama blanc », tant les deux hommes se seront rejoints à un demi-siècle de distance dans un même élan pour réformer leur pays sans le diviser.

Dans ce livre, Obama apparaît comme l'homme qui a promis de transcender l'ignominie politique, économique et financière des États-Unis ces dix dernières années. Mais le plus important reste sa promesse de canaliser l'extrême diversité du pays dans un nouveau programme commun à tous, un nouveau rêve américain. Il entend diriger en s'efforçant d'abord de comprendre de quoi l'avenir sera fait et non plus en exploitant les vérités trop simples d'un monde qui n'existe plus. Le triomphe d'Obama marque la fin d'une ère dans la politique américaine. La volonté des dirigeants de cliver le pays sur des critères « culturels » et sociaux, tels que l'avortement, ou de mettre en relief la valeur idéologique du « tout-marché », afin d'obtenir l'illusion d'une hyper-prospérité qui justifierait la dernière version du rêve américain, a vécu. Il n'est plus possible de seulement « diviser pour mieux régner ». Faire peur aux électeurs, affirmer que leur sécurité ne sera plus assurée si les idées et les valeurs de l'opposition l'emportent dans les urnes, n'est plus crédible. Cette « guerre culturelle » s'est enracinée dans une rupture profonde qui a vu le jour pendant la guerre du Viêtnam et s'est installée dans notre débat national tout au long des années Reagan et Bush (père et fils). Obama, le premier post-baby-boomer candidat à une élection présidentielle, a rendu ces querelles et ces méthodes obsolètes. Il appartient à une nouvelle génération qui offre à l'Amérique de tourner la page.

La culture Internet de son équipe de campagne lui a permis de mettre les nouvelles technologies au service de la politique. En communiquant jour après jour par e-mail ou sur les blogs et les forums avec des Américains de plus en plus nombreux, en établissant une base de données de plus en plus large, l'état-major de Barack Obama n'a pas seulement réussi à mobiliser des donateurs et des nouveaux électeurs par dizaines de milliers. Il est surtout parvenu à maintenir intacte leur disponibilité après l'élection. Car le rassemblement d'innombrables volontaires bénévoles ou salariés à travers le pays pendant vingt et un mois n'avait pas pour seul dessein la victoire électorale. L'objectif d'Obama était de pouvoir compter, une fois installé à la Maison Blanche, sur une organisation citoyenne. Les relais du président ont créé un nouveau mouvement, indépendant du Parti démocrate, dénommé « Organizing America ». Il dispose à ce jour d'un fichier d'au moins 10 millions d'Américains, une véritable armée de sympathisants, pour faire pression sur le Congrès – y compris sur les élus démocrates – , dès que les réformes seront ralenties ou bloquées: du jamais vu.

Avant de changer le cours des choses, le nouveau président a donc d'abord changé la façon de faire de la politique aux États-Unis. Il n'y serait pas parvenu si les Américains n'avaient pas eux-mêmes profondément changé au cours de ces dernières années. C'est tout l'objet de ce livre.

L'originalité du travail de François Clemenceau, qui s'est rendu aux quatre coins de l'Amérique, repose sur une technique qui consiste à s'effacer derrière ses interlocuteurs: ce sont eux qui racontent et analysent leurs expériences au quotidien. Nous avons l'impression de vivre en direct un documentaire sur le mode de vie des Américains ordinaires et sur les changements qu'ils ont vécus ces dernières années.

Nous sommes conduits dans des lieux que peu d'Américains se donnent la peine de visiter : une réserve d'Indiens ou une chambre d'exécution de condamné à mort, par exemple. Pour évoquer les contradictions de ce pays, entre pruderie et instrumentalisation de la sexualité, il nous invite dans les vestiaires des salles de sport. La réalité qu'il donne à voir pourra paraître étrange et exotique à bien des étrangers. Certains Américains ont eux-mêmes du mal à s'y reconnaître !

Pour avoir souvent voyagé dans mon propre pays, j'ai malgré tout découvert au fil de ces pages des individus et des lieux qui m'apparaissaient jusqu'à présent comme flous et distants, noyés dans le flot continu des images d'actualité. De cette mosaïque de rencontres qui reflète l'incroyable diversité intellectuelle, ethnique et religieuse aux États-Unis, jaillit une autre vérité centrale sur mon pays : ce qui fait le caractère unique de cette nation, c'est la façon dont les Américains s'accommodent de leur gigantisme comme aucun grand pays centralisé; ni la Russie ni la Chine n'ont su le faire. Quel contraste également avec l'Europe, où les démocraties obéissent à une certaine uniformité des lois. En ce sens, ce livre aborde la question récurrente du fait démocratique américain. Comment une société aussi hétérogène s'est-elle suffisamment intégrée pour être gouvernée de manière démocratique et efficace ? Trop de Français ont écrit sur les États-Unis en ignorant cette donnée fondamentale, laissant entendre que l'Amérique serait perfectible si elle calquait intelligemment ses méthodes sur le modèle européen.

Contrairement aux travaux de certains essayistes français contemporains qui ont tenté de redécouvrir la démocratie américaine, ce récit a fui les conclusions théoriques. Il s'est focalisé sur les expériences concrètes des Américains, dans des domaines qui créent le débat des deux côtés de l'Atlantique : l'obésité, le réchauffement climatique, l'immigration clandestine ou la séparation de l'Église et de l'État. Mais il se refuse globalement à l'obsédante tentation de comparer les États-Unis avec la France, ce lieu commun du journalisme français à propos de l'American way of life, qui pèse si lourd dans l'approche des Français pour définir leur propre culture.

L'Amérique, si curieuse et parfois répugnante, reste une terre où l'espoir survit à tout. Lorsque des chercheurs américains...
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