La nuit des fées
EAN13
9782280847964
ISBN
978-2-280-84796-4
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
GRANDS FORMATS (47)
Dimensions
18 cm
Poids
392 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais

La nuit des fées

De

Harlequin

Grands Formats

Indisponible

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A Ethan Ellenberg avec ma gratitude.Prologue

La jeune fille était nue. Elle toucha la fine chaîne d'or qui avait toujours orné son cou gracile. Par bonheur, elle était encore là. Ses doigts enveloppèrent doucement la délicate étoile de cristal qui y était suspendue. Elle aussi était encore là. La jeune fille soupira de soulagement. Elle leva l'étoile devant ses yeux.

Es-tu là ? demanda-t-elle silencieusement.

Une petite flamme dorée dansa dans l'étoile.

Bien sûr que je suis là, répondit tout aussi silencieusement la voix familière. Où voudrais-tu que je sois ?

J'ai peur, dit la jeune fille.

L'inconnu est souvent effrayant, mais tu ne dois pas avoir peur, la rassura la voix. Tout ira bien. Ceci n'est que le commencement.

Le commencement de quoi ? voulut savoir la jeune fille.

Mais elle n'arrivait plus à garder les yeux ouverts. Ses paupières se fermaient malgré ses efforts pour rester éveillée.

De ton voyage, répondit la voix.

La flamme vacilla un instant avant de s'éteindre. L'étoile glissa des doigts de la jeune fille alors qu'elle s'enfonçait dans un sommeil sans rêves.1.

— Nous devons vendre Lara, John. Il n'y a pas d'autre solution si tu veux saisir ta chance, dit calmement Susanna, la femme de John Swiftsword.

Cette discussion la mettait mal à l'aise, mais son mari avait parfois du mal à affronter l'évidence. Et l'évidence était que John avait une fille superbe, mais qu'il ne pouvait plus subvenir à ses besoins. En revanche, celle-ci pouvait subvenir aux besoins de tous.

— Je ne peux pas, répondit John d'une voix qui trahissait son désespoir.

Il savait bien qu'elle avait raison. Lara était tout ce qui lui restait de sa brève union avec la fée Ilona. Elle l'avait aimé quelque temps et lui avait donné une fille qu'elle avait appelée Lara — la lumineuse, dans sa langue. Puis elle était sortie de sa vie aussi simplement qu'elle y était entrée, par une nuit de solstice d'été si lointaine à présent. Deux ans auparavant, il s'était finalement résolu à se marier. Pourtant, même s'il aimait Susanna, il savait qu'il ne pourrait jamais oublier Ilona.

La voix de Susanna interrompit le fil de ses pensées.

— Ecoute-moi, John. As-tu réfléchi à l'avenir de Lara ? Nous sommes de pauvres gens. Nous ne pourrons pas lui offrir une dot. Comment voudrais-tu faire, dans ta situation ? Les gens ont peur de son sang et de sa beauté féerique. Qui épouserait une fille comme elle sans une dot ? Et que deviendra-t-elle si elle ne se marie pas ?

Elle le regarda tendrement.

— Toute ta vie tu n'as désiré qu'une chose : devenir membre de l'Ordre des chevaliers de la Croisade. Tu es mercenaire depuis l'âge de quinze ans. Ta réputation de fine lame s'est répandue dans toute la province. Mais tu sais aussi bien que moi que ta pauvreté t'empêchera d'atteindre ton but. Le tournoi qui te permettrait d'entrer dans l'Ordre des chevaliers de la Croisade aura lieu dans quelques mois. Après cela, il ne sera organisé de nouveau que dans trois ans.

Ne comprenait-il donc rien ? Etait-il aveugle ? Pourquoi fallait-il qu'elle lui explique ces choses ? Elle aimait beaucoup sa belle-fille, mais John avait besoin de progresser dans la société et elle aspirait à une vie meilleure pour leur fils. Il n'y avait qu'une manière d'y parvenir.

— Mais vendre ma fille comme esclave..., protesta faiblement John Swiftsword.

Susanna soupira.

— Je sais, John, à quel point tu aimes cette enfant. Mais elle est la seule chose de valeur que nous possédions. Elle est si belle qu'on a presque mal aux yeux en la regardant. Moi aussi, j'ai appris à l'aimer. Mais regarde notre situation et pense au fils que je t'ai donné il y a six mois... Que va-t-il advenir de lui ? Nous ne devons la masure dans laquelle nous vivons qu'aux services que tu rends à la Guilde des mercenaires. Ton épée nous fournit notre pain et les produits de première nécessité, mais rien de plus. Nous ne possédons que nos vêtements. Où irons-nous lorsque ton épée ne sera plus utile ? Combien d'hommes comme toi se sont laissé tuer au cours d'une bataille plutôt que d'affronter une vieillesse misérable ? Et combien de leurs femmes sont devenues mendiantes car elles n'avaient pas de fils pour s'occuper d'elles.

— Mais qu'arrivera-t-il à Lara si nous la vendons ? demanda John Swiftsword à sa femme.

Ses yeux gris trahissaient son inquiétude. Il laissa sa main courir nerveusement dans ses cheveux bruns.

— Elle sera probablement formée pour devenir une femme de plaisir dans l'une des grandes maisons de plaisir, ici, dans la Capitale, répondit Susanna. Elle mènera une vie agréable, et je ne serais pas étonnée qu'un magnat finisse par la racheter pour en faire sa femme de plaisir personnelle. Elle vivra dans le luxe, John, ce qui est bien mieux que ce que nous avons à lui offrir.

Susanna posa une main réconfortante sur l'épaule musclée de son mari. C'était un homme bon. Mais, comme beaucoup d'hommes, il avait besoin d'être orienté dans la bonne direction. Tel était le devoir d'une épouse...
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