Audrey Hepburn

À chaque carrefour de l’histoire, elle était là. Elle a vu la famine aux Pays-
Bas en 1944 et en Éthiopie en 1988. Elle a connu les années de plomb à Rome et
la colonisation à Kinshasa. Elle a vu des roturiers se rêver nobles et
l’aristocratie mourir noyée d’alcool dans des fêtes orgiaques. L’histoire du
vingtième siècle traverse la vie d’Audrey Hepburn. À Hollywood, elle a
révolutionné les codes du glamour. À New York et Paris, ceux du style et de la
mode. De Vacances romaines à Diamants sur canapé, en passant par Charade ou My
Fair Lady, les chefs-d’œuvre peuplent sa filmographie. Pourtant, c’est de son
visage et de sa silhouette, d’abord, dont on se souvient. Tous les malheurs du
monde et les drames intimes qu’elle a traversés semblent s’éclipser derrière
ce visage parfait, ce sourire bienveillant, ce regard accueillant, qui
semblent dire que rien n’est grave, que tout va bien. Pierre Charpilloz est
journaliste et critique de cinéma. Il collabore aux magazines « Viva cinéma »
sur les chaînes Ciné+ et « Court-circuit » sur Arte, ainsi qu'aux revues
Sofilm, Revus & Corrigés et Bande à part. Parallèlement, il enseigne le cinéma
à l’université de Strasbourg.