Marcel, premier dialogue de la cité harmonieuse, précédé de L'Utopie blanche
EAN13
9782845783003
Éditeur
Manucius
Date de publication
Collection
Lieux d'utopies
Langue
français

Marcel, premier dialogue de la cité harmonieuse

précédé de L'Utopie blanche

Manucius

Lieux d'utopies

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À l'issue d'un long entretien avec son ami Marcel Baudouin, "à Orléans, le
dimanche 7 juin 1896", Péguy jette les bases de la construction utopique qui
deviendra un an plus tard, après la mort brutale de son ami - dont il épousera
bientôt la sœur - l'ouvrage intitulé Marcel, premier dialogue de la cité
harmonieuse. C'est une des œuvres les plus étonnantes de toute la littérature
utopique, et l'une des plus insolites de Péguy. Ce n'est pas un "dialogue" -
mais une succession de courts paragraphes, séparés par des blancs qui semblent
être mis là pour marquer l'absence du grand ami disparu ; et ce "premier" sera
le dernier, puisque Péguy ne donnera aucune suite. Dans cette œuvre d'une
extrême simplicité - presque toutes les phrases sont construites avec les
seuls verbes "être" et "avoir" - Péguy procède par négations, inhabituelles en
Utopie : si l'on comprend qu'il faille éliminer rivalités, haines, jalousies,
mensonges et guerres, il est surprenant de voir que la Cité de Péguy ne se
veut ni charitable ni juste, et qu'elle rejette égalité, mérite, émulation,
renommée, gloire. Le principe de base est l'harmonie, mais toute relative : la
Cité du Marcel ne sera pas "toute harmonieuse", mais seulement "la mieux
harmonieuse" possible. Après avoir assuré la vie corporelle des citoyens, en
recourant à un travail minimum à la charge des seuls hommes adultes et valides
(trois à quatre heures par jour suffiront, précise Péguy dans son article "De
la cité socialiste" - la semaine de vingt heures !), la Cité se préoccupera
avant tout de la vie intérieure et du travail désintéressé, et mettra au
premier plan l'art, la science et la philosophie. Surtout, elle sera ouverte à
tous, sans aucune distinction possible, comme l'affirme le principe premier du
livre : "La cité harmonieuse a pour citoyens tous les vivants qui sont des
âmes."
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