Morceaux cassés d'une chose
EAN13
9782246812364
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français

Morceaux cassés d'une chose

Grasset

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Certains auteurs attendent la fin de leurs jours pour revenir sur leurs
premiers pas dans l’existence et en littérature. Oscar Coop-Phane n’aura
attendu que ses trente ans pour raconter ce qu’est la vie d’un écrivain
aujourd’hui. Ce que cet étrange travail représente pour lui de joies comme de
sacrifices. Son récit n’est pas linéaire ou chronologique mais éclaté  ; Oscar
s’y livre par fragments (définition: morceaux cassés d’une chose), dans de
courts chapitres aux titres éloquents (P.I : L’encre, La feuille, L’auteur, La
fuite, Le titre… P.II : Parler, S’asseoir, Parader, Boire..). Il mêle ainsi
des souvenirs d’âges différents – de son enfance, son adolescence, sa vie
d’homme.
  Le propos peut d’abord sembler trivial ; les bêtises en classe, les copains,
sa découverte des filles, de la littérature ; les petits boulots, pion, barman
ou dealer, pour vivre et écrire ; les premiers manuscrits, les refus  ; puis
le succès, soudain, ses livres en librairie  ; et les galères encore, le
métier d’écrivain, les interviews, les salons, la peur de la précarité. Mais
son récit fourmille de détails qui sont autant de clés  : une montre Swatch
offerte par sa mère qu’elle prétend être un cadeau de son père, alors qu’il
vient de quitter leur foyer  ; le geste d’un patron de restaurant près de son
lycée qui, chaque fois qu’Oscar s’y rend pour déjeuner, lui rend discrètement
le billet avec lequel il vient de payer  ; le visage d’une jeune fille, un
soir, qui comme lui, semble cacher une cicatrice  ; le mépris d’un éditeur ou
le regard surpris d’un lecteur qui le voit servir derrière un bar alors que
son visage est dans le journal. Car les détails révèlent les événements ; une
enfance heurtée par les disputes puis le divorce de ses parents ; une vie de
débrouilles pour se loger, manger, dès 16 ans  ; le souvenir du corps d’un
autre en soi, gamin ; la crainte de ne jamais être publié puis de ne pas
pouvoir en vivre. Et aussi, la beauté, tant de joies : la liberté, à Paris,
Berlin ou Rome  ; les vrais amis et la compagnie des auteurs, Bove, Calaferte
ou Dabit  ; son premier prix, la fierté  ; les rencontres de certains lecteurs
; une femme, l’amour, puis une enfant, sa fille. Et l’écriture toujours.
  C’est une existence courte, mais intense. Une leçon de courage et de style
tant l’écriture ciselée d’Oscar Coop-Phane émerveille. D’une grâce et d’une
justesse bouleversantes, ce livre aurait pu s’appeler Morceaux cassés d’une
vie autant que Lettre à un jeune écrivain. Ou, s’il avait été écrit par un
autre, Et tu seras auteur, mon fils.
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