Rentré littéraire 2019 : Les coups de cœur de nos clients.tes !

Sergueï Dovlatov

La Baconnière

18,00

Le narrateur, Dalmatov, est un journaliste russe émigré à New-York qui travaille à la station de radio russe antisoviétique : « Troisième vague » en référence à la troisième vague d’émigrés russes. Il est marié et a deux enfants. Un jour, il est envoyé comme correspondant à Los-Angeles où a lieu un congrès de dissidents intitulé « La Nouvelle Russie » qu’il observe avec beaucoup d’ironie. Il y retrouve Tassia, sa première femme, qui décide de squatter sa chambre d’hôtel. Dalmatov se souvient de leurs premières amours à Leningrad. Le congrès élit un nouveau gouvernement russe et choisit Tassia comme leader de l’opposition. Tassia offre un chiot à Dalmatov, puis le plaque comme elle l’a déjà fait il y a bien des années, durant son service militaire.
Un récit doux-amer en petites touches qui mêle anecdotes, réflexions et souvenirs de jeunesse, le tout d’inspiration autobiographique comme toujours chez Dovlatov. Et comme toujours chez cet auteur qui, dans la grande tradition de la littérature russe, manie à merveille l’autodérision, le rire perce à travers les larmes et les larmes à travers le rire. Un roman très drôle, très triste et très touchant, qui incite à la réflexion et dont le thème essentiel est l’absurdité de l’existence.


21,80

Hiver 1956. Dans les Ardennes, François, un jeune homme de vingt-deux ans, s’enfonce dans la neige, marche vers les bois à la recherche d’un village. Croisant une voie ferrée qui semble désaffectée, il grimpe sur un wagon oublié… Quelques heures plus tard une enfant découvre François à demi mort – corps en étoile dans la poudreuse, en partie calciné.
Quel sera le destin de ce blessé dont les médecins pensent qu’il ne survivra pas ? À quelle épreuve son corps sera-t-il soumis ? Qu’adviendra-t-il de ses souvenirs, de son chemin de vie alors que ses moindres gestes sont à réinventer, qu’il faut passer du refus de soi au désir de poursuivre ?

Murène s’inscrit dans cette part d’humanité où naît la résilience, ce champ des possibilités humaines qui devient, malgré les contraintes de l’époque – les limites de la chirurgie, le peu de ressources dans l’appareillage des grands blessés –, une promesse d’échappées. Car bien au-delà d’une histoire de malchance, ce roman est celui d’une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l’émergence du handisport et jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.


Jamie Weisman

Actes Sud

22,50

Une cérémonie de mariage dans la société juive américaine aisée...
Tout l'intérêt du livre est d'aller bien au-delà de l'étalage d'un conformisme de bon aloi. Chaque chapitre donne la parole à un invité différent, le lecteur découvrant les difficultés à vivre de chacun : un jeune home atteint d'une maladie dégénérative terrible, une demoiselle d'honneur si laide que sa vie est un combat incessant, un ancien patron paraplégique et son encore belle épouse...
On rit, on pleure, c'est la vie !
Un roman à la fois grinçant et émouvant, avec des expériences de vies riches ou terribles qui donnent à réfléchir sur nos propres cheminements.


23,00

Felix von Geldern a fui l'Autriche nazie avec une partie de sa famille. Ils entament une nouvelle vie aux États-Unis et obtiennent la nationalité américaine. Mais rien n'est simple. Après la chute du nazisme, Felix retourne à Vienne pour ce qu'il croit être un court séjour afin de régler des affaires familiales. Mais il doit affronter ceux qui sont restés et qui avaient pactisé avec le régime. Il est écartelé entre sa loyauté envers l'Amérique, son attachement pour son ancienne maîtresse qui s'est compromise avec l'occupant allemand, et sa mère restée avec son amant nazi à Vienne.
Rejeté par son pays natal vaincu et humilié, suspect aux yeux des Américains, inconstant envers la jeune américaine qu'il croyait aimer, il incarne l'indéfectible attachement au pays des origines.
Auprès de lui, sa grand-mère Viktoria incarne un personnage fort capable de vivre au présent.
Avec une approche toute en nuances, ce roman raconte les situations d'exils quand bien même les conditions matérielles sont assurées.
Hélène Dupont-Crozat


19,00

Le livre évoque un court épisode pendant les événements de 1968 : cela fait bientôt dix jours que le pays est ingouvernable., les étudiants sont dans la rue. Grimaud, Préfet de police, en accord avec son ministre, veut éviter toute escalade de la violence. Le premier ministre, Pompidou, est en voyage officiel à l'étranger et le Général de Gaulle veut en finir avec cette «chienlit» car sa femme vient même d'être agressée verbalement dans la rue. Au cours de ses nuits d'insomnie il fait appel à ses connaissances historiques en matière d'insurrection et ses capacités de stratège pour «sauver» la France, et par moments il se laisse envahir par ses doutes quant à ses forces déclinantes qui lui font envisager de se retirer. Il réunit en secret une cellule de crise avec ses plus fidèles et anciens amis de la France Libre : Messmer, ministre des armées, Joxe, premier ministre par intérim, et Fouchet, ministre de l'intérieur. Ceux-ci, courageusement mais sans s'opposer de front au Général, tentent de lui faire comprendre qu'on ne peut pas faire appel à l'armée pour rétablir l'ordre. Alors de Gaulle, sans prévenir personne, disparaît.
On apprendra qu'au lieu de se rendre à Colombey, il s'est envolé pour Baden Baden où il rencontre Massu, autre scène à l'humour décalé avec le vieux para et son épouse pleine de bon sens surnomée Tito.
Ces événements se sont réellement passés mais les conversations et pensées des protagonistes ont été imaginées par l'écrivain qui nous fait assister à une tragi-comédie historique pleine d'humour et d'un peu d'irrévérence.
C'est un moment de lecture absolument réjouissant.
Hélène Dupont-Crozat.