Lire à Guingamp les 9 et 10 mars 2019

Jean-Pierre Le Dantec

Jean-Pierre Le Dantec est né à Plufur, dans les Côtes-du-Nord en 1943. Ingénieur diplômé de l’École Centrale, historien et écrivain, il a longtemps enseigné à l’École d’architecture de Paris / La Villette, qu’il a dirigée de 2001 à 2006. Il a publié de nombreux essais ou anthologies consacrés à l’art des jardins, ainsi que des romans. Jean-Pierre Le Dantec a également participé à l’élaboration de projets de paysage, d’urbanisme ou de jardins. En 2010, il a été invité à créer un jardin au Festival de Chaumont-sur-Loire.
À propos de Le Disparu (Gallimard, 2017)
Dans sa jeunesse dans un pensionnat breton, François a été marqué par son professeur de français, Loïc Quéméner. D’Algérie où il est appelé, il écrit à ses élèves pour leur faire découvrir la réalité de cette guerre où il mourra au cours d’une opération militaire. François décide d’enquêter, des décennies après, sur les circonstances du décès de Quéméner.

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17,00

François Contellec tombe par hasard sur un ancien camarade de classe, Pierre-Alain Jézéquel, dans un TGV. Les retrouvailles entre les deux hommes font ressurgir un passé fait d'amitié adolescente, de rivalités scolaire, politique, sportive et amoureuse, au sein d'un pensionnat breton marqué pour eux par la personnalité d'un jeune professeur de français, Loïc Quéméner. Nous sommes en 1959. Quéméner, qui a réussi à faire aimer la littérature aux plus obtus des cancres, est appelé en Algérie. C'est de là qu'il écrit à ses élèves pour leur rapporter la réalité de cette guerre qui ne dit pas son nom. François décide d'enquêter, des décennies plus tard, sur les circonstances du décès de Quéméner au cours d'une opération militaire. D'autant que Pierre-Alain, devenu général de l'armée française, lui confie des éléments troublants... Le disparu retrace avec finesse la période de la guerre d'Algérie vécue par des jeunes gens à la fois enthousiastes et naïfs. Jean-Pierre Le Dantec tisse délicatement le lien entre cette histoioe exhumée et la France d'aujourd'hui.
Jean-Pierre Le Dantec vit à Paris. Il a créé en 1974 avec Michel Le Bris et avec l'appui de Jean-Paul Sartre la collection «La France sauvage» chez Gallimard, avant de prendre en charge «Les Presses d'aujourd'hui». Il est l'auteur de plusieurs essais sur l'architecture et l'art des jardins, et de six romans.


Vie et mort de Georges Guingouin

Gallimard

18,90

Parmi les figures héroïques de la Résistance, l'une des plus controversées est celle de Georges Guingouin. Un héros raconte la métamorphose de cet instituteur laïc et communiste en chef de guerre exceptionnel, et la façon dont il organise le premier maquis de France - sans hésiter à entrer en conflit avec la direction du parti communiste, dont il conteste la stratégie et les consignes. Il n'obéit qu'à sa conscience et à son intelligence politiques pour mettre sur pied des opérations de sabotage et de soulèvement, jusqu'à obtenir la libération de Limoges par capitulation de la garnison allemande. Tout sera fait, pendant et après la guerre, pour que Georges Guingouin paie son insoumission. Alors que de Gaulle voit en lui «l'une des plus belles figures de la Résistance» et l'élève au rang de compagnon de la Libération, d'autres s'emploient à le faire passer pour un fou, un renégat ou un bandit. Le récit de sa vie hors du commun se lit comme un roman d'aventures.
Parmi les figures héroïques de la Résistance, l'une des plus controversées est celle de Georges Guingouin. Un héros raconte la métamorphose de cet instituteur laïc et communiste en chef de guerre exceptionnel, et la façon dont il organise le premier maquis de France...


17,50

Un roman subtil, à la construction singulière, qui offre à la connaissance du lecteur un bout de vie d’un auteur phare de la littérature et la relation qui peut se nouer entre un écrivain d’aujourd’hui, Jean-Pierre Le Dantec, et un écrivain d’hier, Joseph Conrad.


Victime de la malaria, Joseph Conrad est contraint en 1896 d’abandonner la marine pour la littérature devenue désormais « son seul moyen d’existence ». Il épouse une jeune secrétaire londonienne prénommée Jessie et se retire avec elle pour écrire, à Île-Grande.
C’est ce séjour de six mois, décisif dans la carrière littéraire de l’auteur de "Lord Jim", "Typhon" ou "Au Cœur des ténèbres", qui constitue la trame de ce roman. Dans l’un des lieux les plus sauvages de la côte nord de Bretagne, en proie aux doutes et aux colères, mais aussi parfois aux bonheurs, Conrad s’efforce de venir à bout d’un roman qu’il n’achèvera que vingt années plus tard : "La Rescousse".
Si, pour donner forme à son récit, Jean-Pierre Le Dantec – qui a habité lui-même un temps à Île-Grande - a pris appui sur toute la documentation disponible, ce livre n’est pas pour autant un exercice biographique. Brisant le cadre réaliste au nom de la liberté du roman qui permet d’atteindre, selon lui, des vérités plus profondes, Le Dantec « invente des personnages qui ont existé » et tisse entre Conrad et lui des fils, des doutes et des interrogations partagées sur la littérature et la violence du monde moderne.


17,00

"On était au mois de juin et, avec les premières chaleurs, les femmes lisant dans la salle de lecture, dont j'aimais les minces colonnes de fonte et la lumière fine tombant des coupoles, habitaient des corps neufs. Spécialement une rousse au regard perdu et à la peau laiteuse, placée juste en face de moi, qui, chaque fois que je levais les yeux, avait les siens levés eux aussi, et dont je sentais avec une violence délicieuse, cachées sous la table nous séparant, les hanches et les cuisses se mouvoir, tièdes, sous l'étoffe mince d'une robe d'été."
Presque au même instant, dans cette même salle de l'ancienne Bibliothèque nationale, Guillaume, nègre dans l'édition, fait en ouvrant une plaquette éditée par un certain L., membre d'une société savante liée au Muséum, une seconde rencontre, tout aussi imprévue : celle de A. Dès lors, sa vie et le livre qu'il prépare se mettent à balancer entre Paris et l'Afrique, notre époque et le XVIIIe siècle, la traite des nègres et les sans-papiers, l'esprit encyclopédique des Lumières et la gueule de bois post-révolutionnaire, l'embrasement de l'amour et sa crémation.
Tout roman n'est-il pas, depuis Don Quichotte, une auberge espagnole aussi confuse que nos vies, un enchevêtrement de noeuds, de plis, d'entrelacs et de coïncidences, une "toile" enfin, où se trament présent et passé, réel et virtuel ?
J.-P. L.D.


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