Claude Lanzmann

Cinéaste, journaliste, homme d'une vitalité sans relâche, Claude Lanzmann fût pendant une vie entière une incarnation de l'engagement.

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Le film de Claude Lanzmann

Collectif

Belin

8,90

15,00

Que signifie agir dans un monde où l'extermination est devenue la règle de ce monde?? Que signifient les noms dans un univers où les noms ont disparu?? À quel type d'événement Shoah nous renvoie-t-il?? Que signifie Shoah?? Pourquoi un nom?? En quoi ce nom est-il le signe d'une transformation de l'événement dans sa réception en Europe comme ailleurs?? Pourquoi l'événement, à ce titre, ne nous semble pas forclos, nous disposant alors à une logique inédite des faits??
L'œuvre de Claude Lanzmann, Shoah, nous ouvre à toutes ces questions par lesquelles le lecteur et le spectateur du film sont en mesure de penser autrement, face à cette immense leçon de cinéma qui est aussi une leçon politique, esthétique, philosophique, et peut-être poétique.
Là où l'image - vingt-quatre par seconde - suspend le cours indifférent du Réel, de ce Neutre destructeur, pour en exposer, avec la patience, la détermination et l'intransigeance de l'art cinématographique, les épisodes fondamentaux où la vie y a fait barrage.

Eric Marty, professeur de littérature contemporaine à l'Université Paris-Diderot, membre de l'Institut Universitaire de France, est écrivain et essayiste.


Critique 852

Collectif

Minuit

12,00

13,50

«Le dernier des injustes, qui a son origine dans le film du même nom, est le plus extraordinaire témoignage sur la genèse de la solution finale. Il permet de comprendre comment les nazis passent en deux ans de l'expulsion impitoyable des Juifs d'Autriche, de Tchécoslovaquie et d'Allemagne à la mort de masse dans les chambres à gaz. Benjamin Murmelstein est le personnage central de ce livre, témoin capital qui deviendra le président du Conseil juif du ghetto de Theresienstadt, créé par Eichmann pour faire croire au monde à la vie heureuse que voulait Hitler pour les Juifs qu'il allait assassiner. Rabbin de la communauté juive de Vienne, d'une mémoire et d'une intelligence hors normes, d'une immense culture, d'un caractère d'acier, d'une clairvoyance inouïe, jusqu'à deviner et déjouer les mesures atroces projetées par les nazis, Murmelstein dresse un portrait extraordinaire d'Eichmann, qu'il dut fréquenter pendant sept ans : pas du tout l'homme de la "banalité du mal", comme l'a prétendu Hannah Arendt, mais un antisémite d'une cruauté sans frein, impitoyable et corrompu. En même temps, Murmelstein se livre à une critique féroce du procès d'Eichmann à Jérusalem, mal préparé, où on refusa de le convoquer et de l'entendre. Contraint par la force de coopérer avec les nazis, Murmelstein ne fut en rien un "collaborateur", même si des détenus de Theresienstadt voulurent le faire passer pour tel. Jugé à sa demande par la justice tchèque, il fut acquitté de toutes les calomnies portées contre lui. Avec sa femme et son fils, il s'exila à Rome, sans avoir jamais connu Israël. À sa mort, en 1989, le rabbin de Rome refusa de l'inhumer et de dire pour lui le kaddish, la prière des morts.» Claude Lanzmann.
Le dernier des injustes, qui a son origine dans le film du même nom, est le plus extraordinaire témoignage sur la genèse de la solution finale. Il permet de comprendre comment les nazis passent en deux ans de l'expulsion impitoyable des Juifs d'Autriche, de Tchécoslovaquie et d'Allemagne à la mort de masse dans les chambres à gaz.


9,40

L'action commence de nos jours à Chelmno-sur-Ner, Pologne. À 80 kilomètres au nord-ouest de Lodz, au cœur d'une région autrefois à fort peuplement juif, Chelmno fut en Pologne le site de la première extermination de Juifs par le gaz. Elle débuta le 7 décembre 1941.400 000 Juifs furent assassinés à Chelmno en deux périodes distinctes : décembre 1941 - printemps 1943 ; juin 1944 - janvier 1945. Le mode d'administration de mort demeura jusqu'à la fin identique : les camions à gaz.«Nous avons lu, après la guerre, des quantités de témoignages sur les ghettos, sur les camps d'extermination ; nous étions bouleversés. Mais en voyant aujourd'hui l'extraordinaire film de Claude Lanzmann, nous nous apercevons que nous n'avons rien su. Malgré toutes nos connaissances, l'affreuse expérience restait à distance de nous. Pour la première fois, nous la vivons dans notre tête, dans notre cœur, notre chair. Elle devient la nôtre.»Simone de Beauvoir.

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