1914-1918 : un centenaire.

Militaire mais aussi politique, économique et sociale, la Grande Guerre peut se lire et s'expliquer de bien des manières et sous des modes différents : romans, essais, documents d'archives... À l'occasion des célébrations du centenaire qui commencent, les libraires ont sélectionné quelques livres pour vous aider à y voir plus clair...

25,00

Le 28 juin 1914, dans Sarajevo écrasée de soleil, un certain Gavrilo Princip se réfugie à l'ombre d'un auvent pour guetter le cortège officiel de l'archiduc François-Ferdinand... Cinq semaines plus tard, le monde plonge dans une guerre qui entraînera la chute de trois empires, emportera des millions d'hommes et détruira une civilisation. Pourquoi l'Europe, apparemment prospère et rationnelle, était-elle devenue si vulnérable à l'impact d'un unique attentat perpétré à sa périphérie ? Quels formidables jeux d'alliances géopolitiques toujours fluctuantes et d'intérêts nationaux contradictoires se mêlaient-ils ? Quelles craintes ancestrales, quelles mythologies nationales animaient les opinions publiques et influencèrent les décisions des diplomates ? C'est ce que raconte cette fresque magistrale.
Multipliant les points de vue et faisant dialoguer avec brio études classiques et sources inédites (en anglais, allemand, français, bulgare, serbe et russe), Christopher Clark replace les Balkans au coeur de la crise la plus complexe de l'histoire moderne et en décrit minutieusement les rouages. Plus clairement que jamais, il montre que rien n'était écrit d'avance : l'Europe portait en elle les germes d'autres avenirs, sans doute moins terribles.
Mais de crise en crise, les personnages qui la gouvernaient, hantés par leurs songes et aveugles à la réalité des horreurs qu'ils allaient déchaîner, marchèrent vers le danger comme des somnambules.


16,00

La Grande Guerre a cent ans. On annonce une déferlante éditoriale, des dizaines d'expositions et d'initiatives locales. Et, si au-delà du consensus mémoriel, on osait poser la question : pour quoi faire ? Faut-il se contenter des mémoires familiales et répéter que chacun d'entre nous a dans son arbre généalogique un grand-père ou un arrière-grand-père combattant ? Ou bien faut-il se satisfaire de communier avec les souffrances des combattants, perçus désormais comme des victimes ?

Quel lien établir avec cette Grande Guerre d'il y a cent ans, alors que le pays d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celui de la Belle Epoque ? Plus d'armée de conscription, mais une armée de métier qui conduit une guerre au loin. Un nationalisme et un patriotisme devenus souvent si incompréhensibles qu'on célèbre plus volontiers les fusillés et les mutinés que les combattants ordinaires. Des femmes qui ont le droit de voter et de porter les armes. Une décolonisation qui a ramené la France aux dimensions de la métropole.

Quel discours politique pourrait être tenu à cette occasion ? Que pouvons-nous en dire à nos enfants ? A la lumière de son expérience de président de la Mission du Bicentenaire de la Révolution, de responsable politique et d'expert en « concordances des temps », Jean-Noël Jeanneney nous aide à penser les enjeux civiques et politiques de ce centenaire.


Du Souvenir à la Mémoire

Armand Colin

24,00

Chaque automne revient en France la même fête nationale, le 11 Novembre, anniversaire de l’armistice qui mit fin à la Grande Guerre. Elle fait la Une des journaux locaux, rassemble les autorités, les enfants des écoles, les Anciens combattants et l’armée autour des 36 000 monuments aux morts du pays.
Le 11 Novembre, reconnaissable entre toutes les fêtes, si bien intégré au calendrier mémoriel, semble pourtant en déclin. Ainsi les affluences y sont maigres, les Poilus ont disparu et son message patriotique n’a plus guère d’écho à l’heure de l’Europe et de la mondialisation.
La loi de 2012 en a donc fait, non plus l’hommage aux seuls héros de la Grande Guerre, mais l’hommage aux morts de toutes les guerres, passées, présentes et à venir. Un tel bouleversement renvoie à sa fonction de commémoration nationale, née du souvenir des massacres de 14-18 et de la victoire et qui n’a, paradoxalement, jamais été objet de consensus.
Dès sa création, elle fut le réceptacle de toutes les passions françaises. Cependant, elle a survécu à tous les régimes politiques, à toutes les crises, coloniales ou sociales et à toutes les concurrences dont le 8 Mai. L’histoire du 11 Novembre permet alors de comprendre le rapport si particulier des Français au souvenir et à la mémoire de cette Grande Guerre qui fonde une partie de leur identité.


17,00

Ce livre est le fruit d’une expérience historiographique, mené par l’un des plus grands historiens de la Première Guerre mondiale : après avoir tant travaillé sur les combattants des tranchées et leur expérience de la guerre, Stéphane Audoin-Rouzeau a choisi de se tourner vers les siens.

Même si elles s’y apparentent parfois, les pages que l’on va lire ne constituent pas un récit de famille. Et quoique l’on puisse sans doute s’y tromper, ces mêmes pages ne sont pas non plus un essai d’ego-histoire. En effet, Stéphane Audoin-Rouzeau n’a pas tenté d’écrire une autobiographie d’historien, mais de raconter le cheminement d’un événement, de retrouver la manière dont la Grande Guerre a traversé leur existence, sur trois générations, quitte à inscrire ses effets au-delà même de leur propre vie.

Au-delà des individualités évoquées dans ce récit de filiation, le premier rôle restera à la Grande Guerre. En ce sens, ce livre demeure un livre d’histoire, un livre saisissant, sensible et maîtrisé, où l’historien s’efforce au fond de retrouver l’Histoire dans l’homme.


25,00

Commémorer la guerre. Une habitude que la France, depuis Sedan, n'a cessé d'entretenir pour célébrer ses glorieuses défaites ou ses retentissantes victoires. Il est peu de pays qui honore avec tant de soin, de persévérance et de moyens la mémoire des événements et des hommes, semant ici et là les monuments du souvenir. Inventées après la déroute de 1870, ces fêtes nationales, parfois appelées "journées de guerre ", se structurent tout au long de la Ille République.
Après la Grande Guerre, qui en fixe les rituels, ces célébrations deviennent le réceptacle de toutes les passions nationales. Même Vichy n'osera pas remettre en cause cet instrument d'assignation identitaire et de communion mémorielle dédié à l'écriture du roman national. La victoire des Alliés, puis les guerres coloniales, ne feront qu'enrichir et compliquer ces questions d'identité. Menée à l'échelle du pays, mariant archives nationales et locales, l'étude de Rémi Dalisson raconte plus d'un siècle de " guerre des mémoires ", mémoires toujours incandescentes, comme en témoigne la célébration polémique de la fin de la guerre d'Algérie.
Il montre que les fêtes de guerre, à la différence d'autres commémorations nationales et en dépit de la disparition des acteurs, restent l'un des espaces centraux du débat politique national, l'un des lieux de mémoire primordiaux de la République.