La succession

Jean-Paul Dubois

Éditions de L'Olivier

  • Conseillé par (Librairie L'Armitière)
    12 novembre 2016

    Destinée

    Paul Katrakilis s'est expatrié aux Etats-Unis après avoir terminé ses études de médecine. Il y vit de sa passion pour le Jaï-alaï, sport qu'il a découvert très jeune lors de vacances au Pays Basque.
    Paul mène sa vie comme il l'entend, loin de la France, sans attache, hormis un chien à qui il a sauvé la vie. Il est pourtant contraint par le suicide de son père, médecin également, de revenir sur les traces de son passé, de son enfance aussi triste fut-elle. Ce retour bouleverse sa vie. Il décide de reprendre le cabinet médical de son père et va finir par se confronter à un destin familial tragique.
    Jean-Paul Dubois nous touche, une fois de plus, au plus profond de nos cœurs, il dépeint avec beaucoup de soin le sentiment de filiation, les secrets destructeurs, la perte des êtres chers ou non, l'Héritage et finit par nous interroger sur la notion de destin, car peut-on réellement échapper à sa destinée?


  • Conseillé par (Librairie La Galerne)
    25 août 2016

    Quel texte !

    Quel texte ! Professionnel de pelote basque, Paul est heureux en Californie. Il s’est éloigné des fantômes familiaux et du lourd poids de son passé. Mais lorsque son père se suicide, il faut bien rentrer pour la succession. En quête de réponses, il se retrouve dans une solitude extrême.
    On va d’étonnement en surprise dans ce texte extrêmement subtil qui reste mystérieux jusqu’au bout.
    Très beau roman que "La succession".


  • Conseillé par (L'Autre Monde)
    16 août 2016

    L'héritage est une pelote

    Paul est médecin comme son père. Mais il a décidé de ne jamais exercer et de gagner sa vie comme joueur professionnel de pelote basque aux États-Unis, loin de sa famille de fous, dont tous les membres finiront pas réussir à se suicider ! Il reste donc le dernier et hérite de tout : un bout du cerveau de Staline, la voiture, la demeure, le cabinet médical... Mais comment digérer cet héritage quand ont ne veut plus avoir à faire avec sa famille ?
    Sans doute l'un des romans les plus énigmatiques de Jean-Paul Dubois !


  • Conseillé par (La librairie des Halles)
    9 août 2016

    Un roman doux-amer (surtout amer) sur l'hérédité, l'atavisme. Est-il possible de refuser l'héritage d'un père, de trouver seul sa voie, sa place ? Dubois avec son style inimitable, son humour pince sans rire, pose assurément les bonnes questions.


  • Conseillé par
    1 octobre 2019

    hérédité

    Si j’ai aimé la première partie (à peu près) pendant laquelle le personnage principal nous parle de sa vie professionnelle à Miami, la seconde partie pendant laquelle il reprend le cabinet médical de son père m’a dérangé.

    J’ai découvert le monde des pelotaris : comment ils sont sélectionnés, leur condition de travail aux États-Unis dans les années 80 et le monde des paris, la grande grève qui aboutie à la création du syndicat.

    J’ai été moins sensible à la famille de Paul Katrakilis, le personnage principal. Bien que ses ascendants soient plutôt haut en couleurs, ils n’ont pas su me toucher.

    Enfin, la réflexion sur la fin de vie qui arrive en fin de roman m’a paru peu étoffée.

    Une lecture en demi-teinte, donc.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du bruit de la balle quand elle frappe le mur.

    https://alexmotamots.fr/la-succession-jean-paul-dubois/


  • Conseillé par
    10 janvier 2018

    Une vieille voiture, un petit bateau, un ami cubain, un chien sauvé des eaux, la cesta punta et le soleil de Miami...Depuis quatre ans, Paul Katrakilis s'est construit une vie simple et heureuse, loin de Toulouse et de son père, le docteur Adrian Katrakilis. Mais quand celui-ci se jette du huitième étage d'un immeuble, Paul rentre en France. Dans la maison familiale déserte flotte encore le souvenir d'une famille mortifère qu'il a fuie sans vraiment réussir à s'en détacher. Ces êtres qui ont partagé sa vie sans qu'il les connaisse et qui ont tous mis fin à leurs jours : son grand-père Spyridon, un des médecins de Staline qui a quitté l'URSS en catimini avec dans ses bagages un petit bout du cerveau du Petit père des peuples, suicidé par arme à feu; sa mère, une femme éthérée et distante, plus proche de son frère que de son mari, suicidée dans les gaz d'échappement de la Triumph paternelle, son oncle qui vivait sous leur toit, suicidé au volant de sa moto. Le seul bon souvenir de sa jeunesse, ce sont les vacances sur la côte basque, la pelote qu'il découvre et qui devient sa passion puis son métier. Paul est médecin mais n'a jamais exercé, préférant les frontons aux cabinets médicaux. Pourtant son père avait prédit qu'il prendrait un jour sa succession. Paul s'y refuse et pourtant...

    Encore un Paul, encore Toulouse, encore la petite musique mélancolique de Jean-Paul Dubois et toujours le même phénomène d'addiction quand on ouvre un de ses livres. Ici, son Paul traîne son mal-être jusqu'en Floride, tentant d'échapper au déterminisme familial en profitant des petits riens de la vie, une promenade en bateau malgré le mal de mer, un lever de soleil, vivre de sa passion. Dans un monde souvent cruel, - et les joueurs de pelote basque sont une marchandise inter-changeable, corvéable à merci, sous-payés et exploités, - il reste tout simplement heureux, de pratiquer le sport qu'il aime, d'avoir mis des milliers de kilomètres entre lui et ses souvenirs. Pourtant, peut-on vraiment échapper à son héritage ? Peut-on fuir une succession toute tracée ? En revenant en France, Paul découvre toute l'étendue de ce que lui laisse un père que finalement il n'a jamais connu. Encore une fois, c'est un fardeau. Mais si son père l'assumait derrière une nonchalance de façade, lui ne sait pas comment marcher dans les pas de son géniteur...
    Sombre mais émouvant, ce roman laisse son empreinte, une trace dans la mémoire du lecteur comme tous ces livres tellement touchants qu'on voudrait ne jamais les refermer.


  • Conseillé par
    28 octobre 2016

    Après des études de médecine suivies sans grande conviction comme son père, la narrateur Paul Katrakilis a quitté la France pour Miami. Il s’adonne à sa passion la pelote basque et en vit modestement. Seul son père, médecin, est encore vivant mais il n’a aucun contact avec lui. Que penser d’un père qui se prépare un déjeuner comme si de rien n’était après le suicide de son épouse le jour–même ? Car dans sa famille, son grand-père, son oncle (le frère de sa mère qui vivaient avec eux) et sa mère, ont tous choisi de se donner la mort. Et quand son père agit de même, Paul est obligé de revenir en France pour régler la succession. "De la mi-novembre 1983 au 20 décembre 1987, je fus donc un homme profondément heureux, comblé en toutes choses et vivant modestement des revenus du seul métier que j’aie jamais rêvé d’exercer depuis mon enfance : pelotari."

    Si par succession, on associe la transmission de biens matériels après le décès d’une personne, ici ce mot prend une dimension supplémentaire. Bien sur, il y a la maison dans laquelle son père avait son cabinet médical et où les chambres de chacun sont restées telles qu’elles depuis des années. De quoi faire remonter les souvenirs. Le grand-père et son bocal où une lamelle du soi-disant cerveau de Staline flotte dans du formol, celle de sa mère si proche de son frère (qu’ils auraient pu former un vieux couple), son oncle si réservé mais expansif dès qu’ils se rendaient sur la côte Basque. Dans le cabinet médical de son père, il trouve deux carnets noirs. Alors qu'il croyait son père asocial, il découvre un aspect méconnu de sa personnalité et se décide à reprendre la suite de son père.

    Il m’aura fallu un certain temps pour rentrer dans ce livre. Mais à partir de la découverte des carnets l’histoire m’a vraiment plus intéressée. Et c’est à partir de ce moment que je me suis attachée à Paul, à cet homme qui n'a pas de mode d'emploi de la vie et qui est donc incapable d'approcher le bonheur. La fin, très glaçante m’a plus que serré le coeur.

    Ce roman sur le sens du bonheur, sur la transmission et sur la mort (de plusieurs sortes) est mélancolique sans jamais jamais être larmoyant car l’auteur use d’un humour absurde et les personnages décalées qui entourent Paul permettent d’apporter quelques notes plus légères. Mais de là à apprécier les (trop) nombreuses descriptions sur la pelote basque, non.
    Je découvre cet auteur avec ce titre et ça ne sera pas le dernier. Touchée et émue.

    "Le plus étrange, c’est que la mort traversa à plusieurs reprises notre maison et les survivants s’en aperçurent à peine, la regardant passer comme une vague femme de ménage. "