Houris

Kamel Daoud

Gallimard

  • Conseillé par (le Carnet à spirales)
    24 septembre 2024

    Aube fait entendre sa voix. Pourtant elle est muette, victime d’une tentative d’égorgement vingt ans auparavant pendant la terrible décennie noire algérienne, au cours de laquelle sa famille fut décimée. Mais ce « sourire », cette cicatrice qu’elle arbore d’une oreille à l’autre, elle veut le garder bien visible car il constitue la preuve que cette guerre immonde a bien existé, même si on veut aujourd’hui l’occulter. Aube ose parler, raconter son histoire douloureuse au monde et à l’enfant qu’elle porte et qu’elle hésite encore à garder, consciente de la faire naître (elle est persuadée que c’est une fille) dans un monde qui n’a rien de bon à lui offrir. Dans ce roman éprouvant, magnifiquement écrit, où la poésie est un rempart contre la barbarie, Kamel Daoud brise la loi du silence. Il redonne la voix à toutes les femmes muselées et sort de l’oubli les populations victimes d’un atroce conflit, prises en étau entre militaires et terroristes.


  • Conseillé par (Librairie Comme Un Roman)
    22 août 2024

    Une confession intérieure sur "la décennie noire" en Algérie, cette guerre civile qu'il est interdit de mentionner

    Aube en est une survivante. De nos jours, enceinte, elle raconte à son enfant à naître son histoire et celle de son pays alors qu'elle a perdu ses cordes vocales.

    Un roman sur la mémoire et la condition des femmes qui fait poindre une colère sourde et battante au fond du ventre.


  • Conseillé par (Librairie La Galerne)
    16 août 2024

    Houris est le portrait magnifique et poignant d'une jeune femme sans voix. À 6 ans des terroristes venus des montagnes tentèrent de l'égorger. Aube (c'est son prénom) est une femme en colère qui porte un enfant qu'elle aime déjà et dont elle ne veut pas. Elle lui parle, raconte la décennie sanglante en Algérie ; elle n'en peut plus du silence, de la peur et de l'invisibilité des victimes de la guerre civile.
    Un coup de poing politique, littéraire, oriental et lyrique.


  • Conseillé par
    2 septembre 2024

    Avec le pouvoir de ses mots et la force littéraire de son « Houris », Kamel Daoud s’engage pour une femme libre. Houris prône la reconnaissance des responsabilités des terroristes pendant la guerre civile et invoque la puissance de la littérature pour reconnaître la souffrance de leurs victimes, si la société ne le fait pas.
    Incontournable !
    Chronique entière et illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2024/09/01/kamel-daoud-houris-rl2024/


  • Conseillé par
    2 septembre 2024

    Taïmoucha

    De 1990 à 2018.
    Ce récit s’ouvre sur un poignant monologue intérieur d’Aube, une jeune femme marquée à jamais par la guerre civile en Algérie. A l’âge de 5 ans, elle a été mutilée et rendue muette lors d’un conflit sanglant opposant extrémistes et militaires, qui dura une décennie. Elle s’adresse à son enfant, lui confiant le fardeau d’une écrasante culpabilité liée à la mort de sa sœur parmi le millier de cadavres laissés par cette guerre. Aube revit sans cesse cette scène tragique.
    D’une intensité bouleversante, ces trois récits de victimes sur trois décennies, sont les témoignages déchirants des victimes, seuls vestiges de la violence qui a décimé des familles entières. C’est l’histoire de vies brisées luttant inlassablement pour continuer à vivre malgré des traumatismes indélébiles. C’est aussi le récit d’une condition féminine qui cherche désespérément à prendre la parole dans un monde qui les méprise.
    Une ode poignante à ceux qui ont tout perdu, frôlé la mort avant de sombrer dans l’oubli, recouverts d’un voile de silence. Un hommage magnifique à l’amour inébranlable d’une fratrie.
    L’écriture, poétique, précise et remarquable se mérite….
    « Les égorgeurs sont repartis avant l’aube alors que l’on grelottait, mortes ou vives, ma sœur et moi, chacune les paupières fermées sur sa vie »

    « Je me suis trompée des milliers de fois en revivant cette scène et en l’altérant sans m’en rendre compte. Car j’avais tué le temps en moi, son écoulement »

    « Ma fille, je ne pleure pas…. J’ai fermé les yeux et depuis je suis aveugle à l’éclat du monde. »

    « … Je suis son fleuve de vin, de lait et de miel ; son cheval de fatigue … sa peau transparente, sa chevelure rousse qui plonge dans le domaine des dieux. Rien n’atteint aussi profondément mon corps vivant. »