Un siècle de Goncourt

Ce petit livre des éditions découvertes de Gallimard nous raconte tout sur le Goncourt, en commençant par sa création par les frères Goncourt, qui même si leurs romans eurent un certain succès au moment de leur publication, souffrirent des succès de Balzac ou d'Hugo. Eux-mêmes héritèrent de leur mère une somme qui leur permit de vivre de leurs rentes, en voyageant ou en écrivant. Ils voulaient que d'autres écrivains puissent être débarrassés du fardeau financier et décidèrent donc de léguer leur argent à la création d'une Académie Goncourt, devant permettre de rémunérer des académiciens et d'offrir un prix en argent au gagnant. Malheureusement, la dévaluation du franc passa par là et ni les académiciens, ni les gagnants ne furent plus rémunérés.

Le premier prix Goncourt fut attribué le 21 décembre 1903 et comme cette académie était alors très masculine et misogyne, son pendant féminin, le Prix Fémina, fut créé l'année suivante (en 2000, un accord donnera au Femina l'antériorité de la proclamation du prix les années impaires). En 1906 apparaît la bande "Prix Goncourt" sur les romans récompensés. En 1919, le Goncourt est attribué à A l'ombre des jeunes filles en fleurs de Proust, contre Les croix de bois de Dorgelès. C'est pourtant ce dernier qui pulvérise les ventes en 1920. Ce n'est qu'après la mort de Proust que la tendance s'inversera. En 1951, Julien Gracq ne cesse de répéter à la presse qu'il ne veut pas du Goncourt mais il l'obtient. On apprend que le profil du lauréat Goncourt est un homme de 35-45 ans qui publie son troisième ou quatrième roman. Et que le jury du Renaudot retiennent deux noms afin d'éviter de couronner le même roman que le Goncourt. Le Goncourt est ouvert à la francophonie (ce que je n'ai appris que cette année, en voyant un suisse dans la sélection).

Vous apprendrez de nombreuses anecdotes avec ce petit livre aux belles pages glacées, bien illustré.